L’amertume de ma grande gueule et mon engagement envers la Distinction musicale m’ont toujours poussé à un refus catégorique de comparer deux oeuvres n’ayant aucun rapport entre elles, bien que liées par l’habitacle créatif d’un même auteur. Seulement voilà, lorsque deux oeuvres s’inscrivent dans une linéarité musico-lyrique et qu’elles me sont confiées, je deviens comme par miracle dur de partout, parce que souvent, c’est l’occasion de disséquer, de tordre et dissoner, de broyer, d’ébouriffer et faire fuir la frigide fanfare à farandole.
Null & Void. Si c’est pas de la suite à induction, je m’appelle pas comme je m’appelle.
Les deux galettes sortent à près d’un an d’intervalle, un an durant lequel le groupe a eu le temps de gagner en maturité scénique, de réfléchir sa musique. Peut-être un peu trop…
Un premier EP de génie, tout simplement. Null est servi par un quatuor à l ‘idée bien placée, incisive et lancinante, mammouthesque et subtile. C’est cette corrélation du fin et du gras, du massif et de l’élégance qui rendent le choix entre une écoute de ce cd et une partie de jambes en l’air…cornélien. Bien sûr il reste l’option n°3…
Des voix aux tonalités complémentaires dans leur suave agressivité, reposant sur une section rythmique très soutenue, des guitares sales et puissantes et une basse pour le moins polyvalente proposent donc 4 morceaux (fuck les intros) intenses, riches, à la composition exemplaire. C’est la combinaison huilée à la perfection de ce que devrait être le métal moderne. Un métal sombre et couillu, opposant des influences aussi nombreuses qu’Isis, Mastodon, Neurosis ou encore The Ocean.
Malheureusement, les coups de génie consécutifs sont rares de nos jours, et les américains n’ont pas réussi à égaler la puissance de leur première baffe à travers les 7 morceaux de Void.
Qu’on ne méprenne pas mes dires, le quatuor sert la qualité et garde des compositions toujours aussi riches, mais servies par une musicalité étonnamment bancale par moments, et une écriture loin d’être à la hauteur de nos espérances. Malgré les quelques lignes superbement interprétées de « A Monolithic Vulgarity » ou « Fault Lines », l’album dans son ensemble lasse dans la continuité, et agit à la limite d’un expérimentum crucis pour Intronaut, qui délaisse dans ce deuxième effort l’accroche musicale si intéressante dans Null, en faveur d’une recherche sonore certes atteinte, mais peu appétissante.
L’expérience personnelle qui me fait apprécier les deux oeuvres est de programmer l’écoute de Void avec des morceaux de Null entre ceux de Void. Youhou! Void prend une ampleur particulière, tristement dépendante de Null.
Dans l’absolu, Intronaut sert une musique riche et recherchée, servie par une musicalité solide et une interprétation souvent talentueuse, mais à trop vouloir pousser le vice de la recherche, nos 4 gaillards se sont noyés dans une monotonie indigne de leur premier accouchement. Reste à espérer que la suite trouvera un juste milieu…
- a monolithic vulgarity
- gleamer
- fault lines
- nostalgic echo
- teledildonics
- iceblocks
- rise to the midden
Mais non, il n’est pas si indigeste que ça cet album, pour moi entre l’EP et l’album, Intronaut est vraiment une des révélation de 2006.
Pareil pour moi, cet album est un des meilleurs de cette année…
Je le trouve trés indigeste !!! Mais techniquement impressionnant.
je le trouve au contraire d’une efficacité redoutable. Void passe tout seul chez moi, les plans « barrés » arrivent progressivement, ne choquent pas, ce mix entre un bassiste jazz/musique indienne et quelques pontes de la scène grind ricaine (Phobia, Exhumed, Impaled, et en moindre mesure Uphill Battle) m’est parfait. Parfois je pense à Masto,n parfois au son de Ephel Duath, mais jamais je n’ai la sensation d’avoir un groupe qui surfe sur cette vague metal, qui se fait mastodonisé dirons-nous. Clairement une des tartes d el’année pour ma part, je trouve ce disque d’une richesse phénoménale. Seul le chant peut me lasser à la longue, mais le groupe sait le faire taire, il s’efface souvent au profit de instruments. J’adore cette alternance entre passages massifs, passages jazzy, passages stoner (/sludge, justement), et plans survoltés.
Intronaut joue ce que je qualifierai de metal complexe, c’est une mine d’or à mon sens, une putain de grande oeuvre.
Inclassable, improbable, la musique engendrée par INTRONAUT ne se digère pas d’emblée (je rebondis sur le propos de damien luce), et avant de voir s’ouvrir à nous certains passages, certains plans, il faut plusieurs écoutes. Ensuite c’est le bonheur, les mélodies sautent à la gueule (« Nostalgic Echo » est une perle), et l’apparent mur chaotechnique laisse place à un feeling certain. Putain de section rythmique !!! Un grand album, une nouvelle référence.
Mais t’as tout biaisé méchant Benoit! D’abord c’est une chro des deux CDs, et puis j’ai mis un 12 à Void… Je pense pas qu’un « c’est du bon » soit approprié pour ma part… Enfin moi ce que j’en pense c’est là haut, pouf!
Un peu la révélation de l’année pour moi. Le Ep était déjà bien mais l’album est vraiment excellent. Une touche de Isis première période, un tout petit peu plus math-rock, avec un son très carré typé metal. Ils ont trouvé leur propre voie/son. Très très prometteur comme groupe.
Un album enorme! sans doute ds mon Top de l’année!
Chapeau
ah je venais de choper au pif sur slsk… j’avais pas encore écouté. Merci
Apres la claque du premier morceau en écoute (je n’ai pas écout Null) j’ai finalement été un peu décu par l’album. Il y a des passages que je trouve vraiment énormes, des riffs excellentes (raah celui de Teledidonics !) et des parties aériennes originales; mais les chansons sont trop longues, ou plutôt je ne trouve pas les structures terribles, mon attention se perd enorméménet au sein d’un morceau. Je m’ennuie quoi !
Faut que j’écoute Null la par contre, si il est mieux, je l’acheterai les yeux fermés.
Un des tueries de l’année, une véritable découverte que ce groupe pour ma part. « Void » est un album présentant bon nombre de qualités exécutées avec beaucoup de feeling et un talent de composition ahurissant ! On pense par moments à Ephel Duath (notamment pour le coté jazzy), à Mastodon pour la lourdeur de la rhytmique (la basse !) ainsi qu’à une certaine vibe post-hardcore à-la Isis. Album complexe qu’il faut prendre le temps d’écouter pour en apprivoiser toutes ses subtilités, « Void » est une claque et fait d’Intronaut un groupe prometteur sur lequel il faudra assurémment compter dans les années à venir. Mention spéciale aux énormissimes « nostalgic echo » et « iceblocks ». Mention yeah pour ma part :-)