Art As Catharsis est un gros pourvoyeur de curiosités sonores, de groupes iconoclastes difficiles à classer et n’hésitant pas à expérimenter quitte à rendre l’écoute d’un album tel un puzzle pour lequel toute sa concentration est requise pour faire s’imbriquer toutes les pièces les unes aux autres. Chassm ne déroge donc pas à la règle. Partant sur des bases entre doom, sludge ou abrégées en post-metal, le jeune groupe originaire de Brisbane n’hésite donc pas à s’affranchir des conventions desdits styles pour aller où bon lui semble.
Et si Falling Forever est plutôt complexe, il n’est pas non plus dénué de mélodies et de points d’accroche. Les australiens nous gratifient d’un talent de composition très développé, les riffs sont aussi lourds que dynamiques (« Pariah » qui joue dans la cour d’un Pelican version math-rock), les structures sont progressives, n’hésitant pas à faire se succéder la vélocité du black metal (le final de « Relmless ») et des phases plus sereines du post rock (le passionnant « OT VII »). Majoritairement instrumental, des voix apparaissent de temps en temps comme sur le très bon « Absentia Terra », chuchotées en intro, chantées de façon plaintives un peu à la manière d’un Elder puis criées façon black metal (de manière plutôt perçante) un peu plus tard, soit un patchwork passionnant montrant que Chassm ne se met aucune limite tout en demeurant cohérent.
Immédiatement immersif, Falling Forever s’inscrit dans la lignée de groupes comme Russian Circles, installant une atmosphère évolutive allant de dynamiques lumineuses à des moments au groove plus massif, le tout avec comme constante cet aspect dépressif exprimé par la voix. Recommandé à ceux qui cherchent un peu d’imprévisibilité dans leur post-metal.
- Dawn Gaia
- Absentia Terra
- Dolores 2.0
- Pariah
- OT VII
- Drowning
- Relmless
