Rivers of Nihil – The Work

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Style: Death/Djent ProgressifAnnee de sortie: 2021Label: Metal Blade Records

J’avais bien aimé le précédent Rivers of Nihil, Where Owls Know My Name, album qui a connu en 2018 un certain succès, tout en étant également qualifié par ces détracteurs de « hipster métal » la faute sans doute à ces passages de saxo pourtant plutôt pas mal amenés. Je n’étais cependant déjà pas parfaitement convaincu et n’avais d’ailleurs jamais franchi l’étape de l’achat du disque. Avec ce nouvel album je vais sauter tout de suite à la conclusion pour faire gagner du temps à tout le monde car je dois dire que j’aurais désormais tendance à me ranger du côté des détracteurs du groupe qui criaient pour certains déjà à l’imposture sur le précédent album du groupe. Sous prétexte de faire du Death prog, de vouloir maintenant  absolument placer du saxophone même en dépit du bon sens (sur l’insipide « Dreaming Black Clockwork » qui rate complètement l’ouverture de l’album), le groupe semble en effet clairement oublier le principal sur ce nouvel album : écrire des compositions intéressantes qui donnent envie d’y revenir.

On s’emmerde irrémédiablement en écoutant cet album qui est par ailleurs bien long.
Et puis il y a le chant de Jake Dieffenbach. Son timbre death est certes quelconque tout en étant tout à fait tolérable, mais c’est surtout son timbre clair qui agace, maniéré à l’excès (voir le début de « Wait »), et on visualiserait presque le chanteur passer de la rage death à une attitude de chanteur beau gosse tellement caricaturale et forcée qu’on n’y croit pas une seconde.
Il y a aussi des solos bien lourdingues qui viennent compléter le panorama.

J’imagine que les fans du groupe vont me reprocher d’être très à charge, mais je n’arrive honnêtement pas à sauver grand chose sur cet album. Allez reconnaissons quelques qualités mélodiques à « Focus » sur lequel le mélange voix death/voix claire n’est pas inintéressant notamment sur le refrain. C’est d’ailleurs avec ce titre que l’album commence enfin à se montrer sous ses meilleurs atours et la triplette « Focus » / « Clean » / « the Void from which no one escapes » est certainement le meilleur moment de l’album ou dit autrement le seul moment à sauver. Cela dit, si le dernier des trois titres est original avec son côté electro très en avant sur le début du titre, et ses accélérations explosives bien gérées, il n’est pas exempt de défauts malgré un refrain partagé entre chant death et chant clair assez réussi. En effet le côté atmospherico mes couilles est un peu trop présent (n’est pas Devin Townsend qui veut), de même qu’un solo de guitare bien inutile, tout comme le saxophone qui est de retour sur ce titre, trop long, qui aurait mérité de faire l’objet d’un rabotage salutaire.

« MORE ? » voit ensuite le groupe monter d’un cran en agression et se faire plus concis ce qui aurait pu être une bonne idée dans l’absolu si le titre n’était pas d’une platitude assommante. Et de nous faire ensuite le coup de l’interlude en voix claire bien moisi avec cette voix qui en fait des caisses (« Tower2 »). J’aurais pu m’arrêter là mais il convenait de voir si la fin de l’album ne réhaussait pas le niveau en mode « sauvetage in extremis ». Raté. Les 7 min 29 d' »Episode » auront eu raison de ma patience. Ce démarrage dégueulasse en voix claire qui déboule sur une explosion prévisible et bien inoffensive avant de revenir au passage atmospherico mes couilles (répétez l’opération) suivi d’un imbitable solo de guitare, et aussi du… Saxophone… Gagné. Pour le coup c’est un grand Non. C’est un peu le pire de Between the Buried and Me condensé en un titre pour donner une image. Mais attendez je ne vous ai pas parlé du passage acoustique clichesque au possible sur « Maybe One Day » avec la voix claire dégueulasse qui va bien… Bon allez arrêtons le massacre sans vous infliger le détail par le menu des 11 minutes du titre final dont vous pouvez facilement imaginer le démarrage progressivo-atmospherique chiant, le saxophone évidemment, les passages agressifs forcés (les plus agressifs de l’album d’ailleurs) tout cela alterné et répété comme il se doit jusqu’à la nausée.

Un beau pétard mouillé, voilà ce que m’inspire the Work, qui fait passer Where Owls Know My Name pour un certes mignon accident, mais un accident quand même. Cet album insipide au possible quand il n’est pas carrément énervant, n’égale jamais son imparfait prédécesseur, lequel n’égalait déjà à aucun moment le meilleur album de Fallujah (The Flesh Prevails), groupe qu’on peut situer dans la même famille de base : entre deathcore et djent avec des tendances prog.

Bref, dans le flot intense des sorties, on peut au moins remercier les américains de Rivers of Nihil de ne pas venir en rajouter et de proposer un album sur lequel on fera l’impasse sans le moindre regret. C’est déjà ça.

Tracklist :
01. The Tower (Theme from “The Work”)
02. Dreaming Black Clockwork
03. Wait
04. Focus
05. Clean
06. The Void from Which No Sound Escapes
07. MORE?
08. Tower 2
09. Episode
10. Maybe One Day
11. Terrestria IV: Work

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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