Bon ça y est, vous commencez à cerner le gus maintenant ou il vous faut encore d’autres preuves ? Après Synchestra, on a encore eu droit au couplet sur la cessation d’activité de l’entreprise Townsend and co, sur la nécessité de faire une grosse pause laissant augurer d’une longue période sans pouvoir se mettre entre les oreilles la musique de ce canadien hors du commun. Les bleus ou les pessimistes se sont donc replongés dans la prolifique discographie de ce dernier avec crainte et amertume. Et voilà que quelques mois plus tard débarque, ô surprise, ce Ziltoid the omniscient.
Une interview éclairante de Lorenzo (lien) permet de comprendre ce que peut signifier le terme « pause » pour un esprit aussi déjanté que le père Townsend : faire une pause c’est ne pas avoir à faire des démos, c’est ne pas avoir à répéter avec des tierce personnes, bref c’est tout gérer soi-même. Futurs biographes notez donc bien ceci : faire une pause, c’est ne pas avoir affaire à l’Autre.
Malgré ma méfiance concernant les déclarations tous azimuts de Devin, j’avoue quand même avoir été doublement surpris par ce énième projet.
Première surprise : la rapidité avec laquelle cet album vient succéder aux dernières sorties en date. D’autant que l’animal a tout fait tout seul (cf ci-avant la conception Townsendienne de la pause). Et la question se pose (cf la concept… ah non pas là merde) : cette omniprésence (omniscience ?) est-elle l’origine de la deuxième surprise : la qualité des compositions. Car, disons-le tout de go afin de vous éviter d’avoir à continuer la lecture de cette chronique : cet album est monstrueux, cet album me sidère par sa richesse, sa diversité, par l’écoeurante facilité qui s’en dégage, par le surplus de créativité qu’elle ajoute à l’oeuvre de ce frappadingue.
Le type de ne se prend pas au sérieux (les dialogues et les voix parsemant l’album ainsi que la pochette sont complètement délirants), fait son petit truc tout seul dans son coin sans souhaiter particulièrement le promouvoir et puis nous assène des titres parmi les meilleurs de sa carrière. Pour moi, il faut remonter à Terria pour ressentir avec autant d’intensité le souffle magique de la touche Townsendienne. Certes la teinte n’est pas la même, les passages pêchus (N9 ou Color your world rappelant plutôt The new black de Strapping Young Lad) ou barrés (la longue intro de l’entêtant Planet Smasher, l’envolée lyrico-pathétique du personnage Ziltoid sur Omnidimensional creator) de Ziltoid the omniscient ne se situant pas sur la même lignée que les atmosphères apaisantes de Terria. Toutefois les ambiances mélodiques et éthérées (que j’affectionne particulièrement) ne sont pas absentes puisqu’elles sont par exemple admirablement mises en valeur sur mes (fort probables) 2 titres préférés : Hyperdrive aux accents » popisant » pas vraiment éloignés d’un Accelerated evolution et The greys qui représente à lui tout seul ce qui m’a fait plonger dans la marmite Townsend voilà maintenant 10 ans (date de sortie de Biomech : Ocean machine), à savoir un talent ultime à créer des atmosphères entre la mélancolie et la régénération.
Trop facile.
Ah oui j’oubliais : comme de bien entendu Devin ne fera dorénavant plus de promos ni de tournées… Rendez-vous à la prochaine exception au sempiternel principe donc !
- zto
- by your command
- ziltoidia attaxx!!!
- solar winds
- hyperdrive
- n9
- planet smasher
- omnidimensional creator
- color your world
- the greys
- tall latte
Le délire sur Ziltoïd et ces passages narratifs avec la voix d’extra-terrestre m’ont un peu amusé mais je trouve qu’ils alourdissent un peu l’album qui par ailleurs contient une série de morceaux tous aussi réussis avec grosses rythmiques et surcharges de mélodies. Moi qui ne suis pas un fan ultime e Townsend, je suis bien impressionné, d’autant qu’il a tout fait seul (avec la boite à rythme Drumkit From Hell de Meshuggah au rendu particulièrement réaliste).
Allez hop un petit coup de brosse à reluire : ‘à savoir un talent ultime à créer des atmosphères entre la mélancolie et la régénération’ cette phrase tue et résume parfaitement Devin, excellente chronique. Pour le cas qui nous concerne les quelques écoutes de ‘Ziltoïd’ m’ont déjà conquis, on retrouve Devin dans un élan bien plus inspiré et délirant que le (très) moyen ‘The New Black’ qui ne trouve plus le chemin de ma platine depuis un bout de temps. Alors surabondance créative, oui, mais cette fois Devin a frappé juste avec son univers déglingué et la grâce qui l’habite (Dans le cul). Bref, très bon opus du Canadien, à cheval entre les Muppets et Mars Attacks. D’ailleurs je trouve les passages narratifs tout à fait opportuns et fort bien menés. Il était temps que Devin nous fasse comprendre qu’Orson Welles n’était qu’un petit joueur en fait. ‘Captain Spectacular !!!’
Excellent album du Canadien, délire conceptuel maitrisé durant 50 minutes, Townsend nous emmène où il veut avec toutjours cette capacités d’enchainer riffs killers et mélodies gracieuses avec un tel naturel que c’en est déconcertant de talent. Bref du grand Devin !
« Durant une conférence de presse pour la sortie de son nouvel album solo Ziltoid the Omniscient, Devin Townsend aurait annoncé qu’il mettrait fin à l’aventure Strapping Young Lad et The Devin Townsend Band.
Apparement, le génie canadien serait fatigué d’enchaîner les tournées dans tous les sens, d’être constamment sur le devant de la scène, de devoir répondre à moults interviews, en bref, d’être une putain de Rock Star.
Devin et sa femme ont par ailleurs eu leur premier enfant il y a peu de temps, ce qui aurait accéléré cette prise de décision.
Fidèle à son image de génie barré, le Monsieur va s’exiler au fin fond du Canada, dans les montagnes, pour disparaître à jamais (ou pas).
Une chose est sûre, il n’arrêtera pas pour autant de faire de la musique. Ses futures compositions seront probablement distribuées via Internet et seront plus ambiantes qu’auparavant. Dans ses déclarations, Tonwsend a en effet évoqué sa fatigue de faire du SYL. Ce groupe avait été créé à l’époque pour évacuer ses frustrations de jeune énervé, personnage dans lequel il ne se reconnait plus.
Petite larme à l’oeil et chapeau bas l’artiste. »
après city il ne devait plus faire d’album de SYL ; après biomech, il ne devait plus faire de metal ; quand on veut faire une pause on fait pas un album de A à Z ; bref ce type arrêtera une fois les pieds devant, pas avant!
Dans l’interview de Lorenzo : ‘L : La première fois que j’ai écouté « Ziltoid The Omniscient » ça m’a rappelé immédiatement l’univers du film « Dark Crystal ». Est-ce que ce film a eu une influence sur ce projet ?’ DT : Oh oui. Une énorme influence.’ Eh beh c’est Jim Henson, qui de sa tombe, doit être fier de la marionnette de Ziltoid… :OD A ce niveau là, le monstrueux ‘Skeksis’ sur Alien me paraissait plus en phase avec le monde d’Henson.
Excellent album que je n’attendais même pas. Devin is (still) God!
Vraiment très bon, bonne ambiance, j’adore vraiment la prod de devin, d’ailleurs j’aime beaucoup ce qu’il dfait avec darkest hour, ça donne vraiment quelque chose de personnel à la musique, quelque chose d’à la fois moderne et très propre. Poaaa et c’est sans parler des compos…
Un mot ….ENORME… Mozart est de retour dans la peau de townsend…une discographie d’une qualité casi inégalé…TOWNSEND est mon dieu…
Avec la sortie du dernier, je me réécoute Ziltoid, et je trouve en fait que la grandiloquence de la musique de Townsend n’a jamais été aussi cohérente que dans ce concept loufoque.