Après des singles parus au compte-goutte (dont une cover de « Ten Ton Hammer » de Machine Head), les anglais Heriot viennent enfin sortir un véritable premier album. Depuis leurs débuts en 2020, le buzz a peu à peu pris, si bien que les attentes étaient jusqu’alors bien hautes pour les amateurs de brutalité oppressante.
Et ce Profound Morality fait la part belle à cette brutalité oppressante. Sonnant souvent telle une version 2.0 de Code Orange, Heriot n’hésite pas à déverser sa violence avec poids, les énormes riffs venant souvent recouvrir tout l’espace jusqu’à former un mur opaque et irrespirable (« Coalescence », poutrage en règle aux relents de Venom Prison et de Nails, avec vocaux entre aboiements et growls mais contrastés par un court passage en voix clean où la chanteuse va dans des contrées très Chelsea Wolfe).
Entourés de passages entre ambient et indus résolument sombres (l’intro « Abaddon », « Abattoir » ou encore « Mutagen » qui lorgne presque sur du trip-hop), Heriot fait parler ou plutôt hurler ses amplis en allant souvent dans la saturation grésillant par tous les pores (« Enter The Flesh » qui s’oriente vers du swedeath joué dans une usine sidérurgique). Mélangeant attaques frontales, aura générale menaçante et énormes grooves contenant bien des points d’accroche, on se surprend à trouver ce cocktail bien frais malgré les murs qu’on se prend dans la gueule.
Bref, un saisissant et dévastateur premier opus dont le seul reproche sera la durée bien trop courte (et seulement cinq véritables morceaux sur huit, ça fait peu). Quoi qu’il en soit, Heriot est désormais attendu au tournant, en espérant que leur prochain album tapera aussi fort !
- Abaddon
- Coalescence
- Carmine (Fills The Hollow)
- Near Vision
- Mutagen
- Enter The Flesh
- Abattoir
- Profound Morality