Machine Head – Burn My Eyes

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Style: power thrash metal moderneAnnee de sortie: 1994Label: Roadrunner Records

Bon allez… Le consensus est rare en musique, mais là quand même merde. J’espère que personne n’osera s’aventurer à essayer de contester le bien-fondé de la présence de cet album dans la rubrique Anthologik. C’est vrai quoi le dernier album de Machine Head (The Blackening) a beau être vraiment excellent, Burn My Eyes reste intouchable, album culte qu’il est, rattaché à une époque, la grande époque de Roadrunner au début des années 90, avec les Fear Facory, Life of Agony, et autre Sepultura

La rage est là, avec la violence frondeuse de la musique, de l’attitude, des lyrics (carrément anthémiques sur les premier -« Let Freedom Ring with a Shotgun Blast !! »- et dernier titres -« Fuck It All ! »-), bref le tableau est complet pour que Machine Head, emmené par son charismatique (et un rien tyrannique aussi apparemment) leader Rob Flynn, devienne un groupe emblématique de la scène américaine, marchant dans les traces d’un géant comme Pantera, avec un power metal burné, chargé en testostérone et accessoirement coupé au thrash des papys de Slayer (influence prépondérante de Machine Head).
L’influence de Metallica, moins perceptible, transparaît tout de même lors de passages mélodiques qui mènent vers des montées en puissance et en tension telles que savent (savaient ?) en faire les four horsemen. « A Nation On Fire » fonctionne par exemple sur ce schéma avant d’exploser littéralement sur un final thrash endiablé.

Mais faut-il vraiment argumenter et plaider plus avant la cause de cet album ? Il me semble pourtant que les titres parlent d’eux-mêmes que ce soit « Davidian » donc, ou « Old », « None But My Own », « Blood for Blood », ou bien encore « I’m Your God Now »… On se retrouve assez vite à citer quasiment tous les morceaux qui composent cet album.
Efficace, puissante, superbement écrite, il est rare que la musique d’un groupe sur son premier album témoigne d’une telle maturité et réussite dans le registre du songwriting, et également d’une telle variété dans les atmosphères, d’une telle facilité à passer d’un propos très musclé à un propos plus « mélancolique » (« Death Church »).
Les harmoniques sifflantes, si présentes dans la musique du groupe, deviendront même quasiment une marque de fabrique qu’on retrouvera sur la plupart de ses albums ultérieurs.

La voix écorchée vive, très puissante et agressive de Rob Flynn est également pour beaucoup dans la faculté de ces titres à s’imprimer durablement dans le cerveau tant l’énergie qu’il met en œuvre est communicative et donne envie de s’abandonner à péter les plombs un bon coup (la fin de « None But My Own » est à ce titre furieusement explosive rappelant la fin apocalyptique du fabuleux Mouth for War des texans de Pantera).
On n’avait probablement pas entendu de chanteur s‘époumoner de façon si convaincante, de cette clarté puissante, qui n’a jamais besoin de tomber dans l’extrémisme du death metal, depuis un certain Phil Anselmo (chanteur de Pantera et aujourd’hui de Down).

Même l’artwork est en lui-même suffisamment marquant, emblématique là-encore de toute une époque.
Quant à la production, puissante mais sans excès ni artifice, signée Colin Richardson elle n’a aujourd’hui encore pas pris une ride, Burn My Eyes restant malgré ces 13 ans au compteur, un album d’une puissance et d’une efficacité rarement égalée dans le genre.

Incroyable et génial, mais aussi, revers de la médaille, très difficile et ingrat de débuter sa carrière de groupe par un album aussi monumental. La bande à Rob Flynn (qui subira d’ailleurs de grands changements de line-up à commencer par le regrettable départ de Chris Kontos, batteur présent sur ce seul et unique album) n’aura par la suite de cesse de renouveler l’exploit de ce premier album, devenu un véritable mètre étalon pour toutes les sorties suivantes du groupe -mais aussi du genre- avec plus (The Blackening, The More Things Change surtout) ou moins (« Supercharger » très convenu et plutôt raté) de réussite…

En attendant Burn My Eyes mérite simplement d’avoir sa place au panthéon des plus grands albums de metal de tous les temps.

PS : A noter en bonus sur la version digipack de l’album, la présence de la très bonne reprise du « Alan’s on Fire » du groupe Poison Idea.

  1. davidian
  2. old
  3. a thousand lies
  4. none but my own
  5. the rage to overcome
  6. death church
  7. a nation on fire
  8. blood for blood
  9. i’m your god now
  10. real eyes, realize, real lies
  11. block
  12. alan’s on fire (bonus track)
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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11 Commentaires

  1. Chewy says:

    Voilà un album qui m’a foutu une claque dès ma première écoute et m’a fait ranger dans un tiroir tous mes CD de Nirvana et autres Silverchair.
    Davidian et The rage to overcome m’ont de suite marqué et je prends un sacré plaisir à les réécouter et à prendre mon pieds. Un album d’anthologie effectivement.
    Je suis depuis un grand fan de Machine head et même si je trouve leur dernier album très bon, je trouve que cette fraîcheur des débuts manque vraiment…

  2. Dun23 says:

    C’est clair que c’est une référence, ce skeud. Moi aussi, depuis, je suis accroc à Machine Head. Oui, Kontos était excellent mais son départ est il aussi regrettable que ça? Mc Clain est peut être un peu moins tape à l’oeil mais il est réellement bon. Bref, hate de les voir mercredi prochain…

  3. Joss says:

    Haaa je me revois bien jour où j’ai vu pour la première fois ce disque en écoute dans un magasin… je suis évidement repartit avec sans hésiter. Album culte donc, d’autant plus que je n’ai jamais racheté d’album de Machine Head par la suite….

  4. Lébo says:

    Monument du métal !
    A classer avec les meilleurs Slayer, Pantera.
    Le problème c’est que la suite de leur discographie n’est pas du tout au meme niveau malheureusement…
    Et le départ de Kontos doit surement faire partie des principales raisons…

  5. mr.hutz says:

    Un sans faute, niveau lyrics également. Toute la rage de Flynn a été deversé d’un coup et le miracle ne s’est jamais reproduit en effet.. Le coeur du disque pour moi est l’enchainement none but my own – the rage to overcome – death church tout en retenue qui laisse bien transparaitre la frustration du groupe. Grand disque.

  6. damien luce says:

    Bon ben acheté quand j’avais 15 ans… à l’époque une grosse giffle !!! Depuis le charme s’est amoindri, il reste cet album qui est vraiment un chef d’oeuvre ainsi que le suivant…mais la suite me fait moins bander…

  7. ellestin says:

    un choix naturel pour la rubrique anthologik en effet, un gros parpaing revendicateur qui ouvre à une décennie de thrash metal les portes du son metal « moderne ». Aussi, une relique d’un temps où les groupes ne se contentaient pas de 3-4 titres carton avec du remplissage autour.

  8. Inhuman says:

    Tout est dit, un album de power/thrash magistral. Machine Head n’a jamais fait mieux depuis.
    Même si The Blackening est un très bon album également.

  9. CeluiDuDehors says:

    Bon puisqu’il faut un mouton noir, ca sera moi aujourd’hui…bordel je trouve cet album chiant, j’aime pas du tout la prod et je trouve la voix de Flynn plate! Je sais pas, les compos sont varies, le son est gros mais je sais pas, c’est « trop » produit et carre, pas vraiment surprenant, Machine Head n’invente rien, bref c’est sympathique mais loin du chef d’oeuvre pour ma part! (merci d’eviter d’envoyer des tomates par e-mails!)

  10. darkantisthene says:

    jean-claude part II : je pense que cet album est tombé au bon moment (un peu comme le black album de metallica) ; c’est évidemment très bon mais ce statut culte est en partie dû, je pense, au contexte. En plus Tom ed yorke n’a jamais aussi mal chanté, limite on croirait qu’il voudrait faire du thrash ; le melon moi jvous dis

  11. RBD says:

    Un chef-d’oeuvre, l’album qui met tout le monde d’accord. Pour ma part, je n’ai jamais lâché MH par la suite même si je n’aime pas autant tous les albums plus récents. Il est vrai qu’il est parfaitement tombé dans le contexte et que cela explique largement son succès… tout comme les raisons pour lesquelles certains ont lâché après, sans doute.

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