C’est avec surprise que l’on a appris il y a quelques mois le split de Donkey Punch, groupe parisien très prometteur auteur il y a deux ans de Middle Class, premier album ravageur. Mais que l’on se rassure, en fait de split il s’agit seulement d’un changement de nom (le line-up restant le même) dû à un léger virage musical.
Lodges évolue donc musicalement par rapport à ce que le groupe produisait auparavant, passant d’un punk hardcore hargneux aux accents de Ceremony et de Trash Talk vers quelque chose de plus sombre et plus torturé. Olivier, le chanteur (qui n’avait pas eu le temps d’enregistrer quoi que ce soit avec Donkey Punch si je ne m’abuse), nous offre un timbre de voix bien différent de son prédécesseur: globalement plus grave mais aussi plus volubile; passant avec aisance de râles rauques à des cris proches du black metal(Downward), il mène les débats avec charisme.
Cette voix convaincante est donc en accord parfait avec le reste du groupe qui, plutôt que de faire une redite de Donkey Punch à base de titres hardcore rapides, propose des riffs chaotico-noise puissants, bien lourds et complexes. Et donc le cocktail détonne, souvent nerveux à la manière de Converge ou des mésestimés New Lows et Lewd Acts, Lodges sait aussi casser ses rythmiques transitant parfois vers du mid tempo (Wall, Hole in the ears) pour mieux repartir dans l’agressivité pure et dure ensuite. Des choix de variations, certes courants dans le style, mais ici si bien sentis qu’ils permettent au groupe de maintenir la tension à vif sans lasser l’auditeur.
Forts de leurs expériences précédentes, chaque membre du groupe assure son rôle comme il faut, avec puissance et énergie. Les six titres de ce premier album sont donc à leur image et mettent clairement Lodges sur de très bons rails (on entend rarement des premiers enregistrements aussi solides !). Donkey Punch est mort, vive Lodges ! A suivre avec grand intérêt !
- Downward
- Wall
- Void/Vice
- Swarm
- Thrust
- Hole in the ears (Bonus Track)