Dreamless Veil, c’est un jeune trio (né pendant une certaine pandémie, encore un !) ne débarquant pas vraiment de nulle part puisque ses membres sont actifs au sein de groupes bien établis: Mike Paparo (chant) vient de chez Inter Arma et depuis peu chez Artificial Brain, nouveau groupe auquel il emprunte donc le guitariste Dan Gargiulo, puis on retrouve derrière la batterie l’australien David Haley, jouant notamment chez Psycroptic, The Amenta ou encore Consummation. Un background ayant de la gueule qui devrait donc faire un pont entre le post-metal de son chanteur et le death à tendance technique de ses musiciens ? Mais que nenni !
Every Limb Of The Flood a pour concept l’histoire d’un personnage prénommé Grief (deuil) qui, suite à une vie de débauche et de dépravation, va réaliser qu’il est un poison pour lui-même, il prendra donc la décision de disparaitre. Pour illustrer ce récit prenant des allures aussi éprouvantes que poignantes, ce premier album proposeun black metal cherchant à sortir des sentiers battus, optant notamment pour une atmosphère flirtant avec l’horrifique dès l’ouverture « Dim Golden Rave ».
Le trio s’oriente dans une optique quasi cascadienne à base de trémolos épiques (« Saturnism ») contrebalancés par ce jeu singulier sur le climat, parfois très étouffant (avec des moments tourmentés et quelques disharmonies) mais montrant parfois une dualité d’humeurs. Allant d’incursions doom cliniques en ouvertures plus sensibles via des mélodies en arpèges (le final de « A Generation Of Eyes » ou bien la conclusion « Dreamless »), Dreamless Veil nous mène à sa guise dans des méandres bouillonnants et emplis de folie, mixant cette facette dramatique avec son pendant glauque, ce tout en avoinant généreusement (« Cyanide Mine » en étant l’exemple, les blasts beats étant de sortie).
Parfaitement sonorisé par Brett Bramberger (Revocation), Gargiulo himself au mix et Colin Marston (Krallice et compagnie) au mastering, ce premier album se vit comme une expérience désorientant peu commune entre ses phases frénético-abrasives et celles vous plaçant dans l’accablement le plus profond. D’impressionnants débuts que voilà.
- Dim Golden Rave
- A Generation Of Eyes
- Saturnism
- The Stirring Of Flies
- Cyanide Mine
- Every Limb Of The Flood
- Glossolalia
- Dreamless