Ça fait déjà 5 ans qu’est sorti le précédent album de Gorod, Aethra, qui était une réussite et succédait à une belle lignée d’albums de death metal technique. En 2023, le groupe bordelais n’est plus un outsider mais une figure de proue de ce genre, et leur tournée actuelle en tête d’affiche aux Etats Unis témoigne de leur réussite internationale et de leur persistance: 20 ans de carrière. Etant fan de longue date et déjà conquis par les singles de ce nouvel album, ça coulait de source que j’apprécie le reste de l’album. Que dire dire à part qu’on y retrouve encore un Gorod en pleine forme.
Pour être précis, j’ai commencé à vraiment apprécier le groupe à partir de l’arrivée de leur chanteur actuel qui a apporté une dose de variété vocale à leur musique dès A Perfect Absolution (2012), les sortant un peu du cadre death classique musicalement également, Gorod parsemant une musique globalement très agressive de passages moins éreintants.
Le début de l’album dépote et rappelle justement leurs débuts, avec une touche Necrophagist évidente, ce sont les précurseurs après tout. Anata ou Spawn of Possession sont d’autres références « old school » dont on retrouve la trace ici, mais Gorod a bien sa patte avec des mélodies bien reconnaissables, certes jouées à 100 à l’heure, mais où les notes percent dans le mur de son, mais aussi avec le groove en plus, des riffs chaloupés propices au headbang.
Le metal de Gorod est sans concessions, on est sur une version sèche et agressive du death technique – Psycroptic est un autre groupe remarquable dans la même veine je trouve – avec ce qu’il faut d’accalmies par ci par là, pour mieux rebondir.
Majoritairement ça va droit au but et évidemment réservé à un public averti. On reste sur le style auquel le groupe nous a habitués, avec juste un peu moins de riffs massifs Gojiresque que sur l’album précédent. Ça riffe plus, j’adore particulièrement leur façon de terminer des morceaux avec des riffs chargés en notes et lancinants, les fins des singles “Breeding Silence” et “Victory” ont des outro excellentes. Seul le morceau “The Orb” est curieux pour le groupe, surtout sur son intro qui me fait toujours penser de façon assez incongrue au groupe Horse The Band…
Avec seulement 8 titres, l’album est assez court, mais comme il est aussi très dense et bourrin, ce n’est pas plus mal. Les fans de death metal, et en particulier de sa branche « technique », seront comblés mais il me paraît également être un album adequat pour introduire quiconque au genre.
Une reprise des Doors repensée selon le style de Gorod est en bonus:
Petite correction : c’est Spawn of Possession
Merci, c’est corrigé !