Que voilà une bonne surprise pour le métal français ! Enfin je dis métal mais ce n’est pas vraiment le terme adéquat.
Le problème est que la musique proposée par Fifty One’s sur ce « Zone 51 » est incroyablement variée.
Cet album est le 4ème de cette formation française incarnée par Fred Rochette (guitares, basse, chœurs et qui vient d’annoncer qu’il raccrochait après la promo de cet album !), Manu Ducros (claviers, chœurs), Damien Brouillard (qui a enregistré les parties de batterie du disque avant de disparaître tragiquement dans un accident de la route… RIP), et Greg Paturet, chanteur du groupe.
Niveau influences le groupe se revendique de pléthore de groupes aussi variés que Faith No More (je ne trouve pas), Paradise Lost (alors là je dis oui, notamment à cause de la voix de Greg qui m’évoque réellement celle de Nick Holmes), ou encore U2 ou Simple Mind.
Avec tout cela on peut avoir une idée, mais pour tenter de résumer, je préfère dire que Fifty One’s fait dans le hard rock. Si je dis ça vous allez immédiatement penser au vieux hard rock des années 80-90. Et bien justement il y a de ça dans l’esprit des compositions, qui m’a rappelé des vieux groupes de hard rock américains. Pourtant il y a aussi autre chose, et aux solos de guitare caractéristiques, s’ajoutent beaucoup d’éléments qui rendent la musique du quatuor très moderne, comme des samples et même des scratches (le très néo « Preacher »), sans oublier la production impeccablement claire et puissante, qui sert à merveille les ambitions du groupe.
On ne s’ennuie quasiment jamais à l’écoute de « Zone 51 ». Du très métal « Dawn Of Time » au mélancolique, presque gothique (je pense très fortement à du Paradise Lost période « One Second » par moment sur certains passages) « When The Angel Cries », la musique du groupe prend aussi des atours rythmés, presque indus, sur l’excellent « Evil Fakes And Stupids ». « Unexpected Guest » poursuit sur cette voie assez indus, avec déformations vocales et chœurs samplés. « Illusions » sent bon le hard rock US, idem pour « Leave » tandis que « Stop ! You Now ! » sonne comme de la pop.
Très mature, la musique de Fifty One’s est aussi, vous l’aurez compris, extrêmement variée. La plupart des genres abordés le sont avec réussite, on déplorera seulement une baisse de régime à partir de la 2nde moitié du disque où les titres sont un peu moins efficaces. C’est particulièrement vrai pour « Jesus » chanté en français (le reste étant quasiment intégralement chanté en anglais), et qui sent l’indé français à 3 sous (on pense à du Axel Bauer, ou Aston Villa). « Leave » dernier titre original de l’album est carrément mauvais, évoquant une sorte de sous-Finch (le morceau suit d’ailleurs quasiment le même rythme que le « Letters to You » des américains, on est à la limite du plagiat, involontaire je pense).
L’album est clôturé par une reprise des Beatles avec un « Help ! » en live, rigolo mais pas transcendant.
La dernière partie de l’album mise de côté, les 7 ou 8 premiers titres sont véritablement excellents et la musique de Fifty One’s est vraiment une bouffée d’oxygène au milieu du frenchcore, du metalcore, et des autres joyeusetés purement bruitistes.
Un bon album et un groupe avec lequel la scène française va vraiment devoir compter.
Un titre (« Preacher ») est en écoute dans la radio Eklektik.
- dawn of time
- preacher (on tv)
- evil fakes and stupids
- when the angel cries
- unexpected guest
- alien nation
- illusions
- stop! you now!
- my mind is gone
- jesus
- leave
- help ! (live bonus track)