Kill the Thrill – Autophagie

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Style: Indus Dark Ambient Annee de sortie: 2024Label: Season of Mist

Kill the Thrill! Un retour qu’on n’espérait plus, après l’immense Tellurique qui en a marqué du monde à sa sortie en 2005 (et après, puisque pour ma part je l’ai découvert en 2008), mais Autophagie est là et bien là en ce début d’année 2024.

Nicolas Dick et sa comparse Marylin Tognolli reprennent les choses où elles s’étaient arrêtées en 2005, et c’est peu dire que la musique du groupe déjà désespérée il y a près de 20 ans, n’a pas gagné en optimisme ou en bonne humeur (en même temps quand on voit l’actualité…), et il faudra être encore une fois être bien préparé psychologiquement à encaisser la dépression sonore convoquée par les marseillais, pour ne pas somber durablement en écoutant ce nouvel opus.

Alors si on retrouve l’ambiance de fin du monde aux confins de l’indus caractéristique du groupe, influencé par Godflesh, les Swans, ou encore les Young Gods, le gros changement impossible à ignorer tient dans la volonté de Nicolas Dick de franchir le pas et de ne chanter cette fois qu’en français. Un changement courageux qui lui permet de ne pas avoir à traduire ses paroles pour les chanter directement sans risquer de trahir d’une quelconque façon le sens qu’il souhaite donner à ses mots. Et ça sonne bien, on s’habitue très vite à ce changement finalement assez cohérent, d’autant que la voix de Dick est toujours aussi habitée et immédiatement reconnaissable, peu importe la langue. Elle peut d’ailleurs s’avérer rédhibitoire pour certains, on l’imagine sans mal, d’autant qu’on n’a plus droit cette fois à un morceau en forme de glaviot comme l’était « Soave » (sur Tellurique) chanté par Marylin et qui en plus d’être un monument de dégoût et de colère qu’on n’a pas encore surpassé, permettait d’introduire un peu de variété vocale, qu’on ne trouvera dès lors (et malheureusement) pas ici, malgré quelques petites fantaisies (comme ces chœurs discrets qui viennent doubler la voix de Nicolas sur « Les Enfants Brûlent » et on pourra aussi mentionner les quelques spoken words en diverses langues (dont le russe?) de « Ahan »).

Cette monotonie vocale qui accompagne une musique globalement lente, parfois même pachydermique (l’ouverture « Tout Va Bien Se Terminer ») dans laquelle les guitares se font rares (quelques notes sur « Je Suis Là »), confère au global un côté monolithique à l’album qui en devient assez difficile à écouter d’une traite, malgré les qualités évidentes d’écriture dont ont bénéficié ces 9 titres (pour près d’une heure). Il y a bien quelques petites accélérations de tempo ponctuelles (comme sur la deuxième partie du très long « Le Dernier Train », ou sur « Cluster Headache » qui malgré son titre est tout de même chanté en français), mais nul doute que l’album en effraiera plus d’un, en particulier chez les auditeurs recherchant l’immédiateté ou l’efficacité qui n’ont pas vraiment droit de cité ici, certains titres rejoignant même le goût de Nicolas Dick pour l’ambient (la fin de « Le Dernier Train » par exemple ou la conclusion « Ahan »).

L’album s’avère difficile à noter au final, d’autant que je suis bien obligé de reconnaître pour ma part que je ne me retrouve pas complètement dans cet Autophagie. Un album que je trouve aussi beau qu’aride/exigeant et dont je sais par avance que j’aurai probablement rarement envie de le poser sur la platine, son prestigieux grand-frère étant certainement celui vers qui je me tournerai toujours lorsque l’envie de ce type de musique me prendra (et ces moments sont assez rares, soyons honnête).  Il n’en reste pas moins que l’intégrité et la qualité de cette nouvelle œuvre des marseillais ne saurait être raisonnablement remises en cause, de même que l’évènement que constitue indéniablement le retour d’une formation aussi mythique.

Tracklist :
01 – Tout Va Bien Se Terminer
02 – A La Dérive
03 – Le Dernier Train
04 – Autophagie
05 – Capitan
06 – Cluster Headache
07 – Les Enfants Brûlent
08 – Je Suis Là
09 – Ahan

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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