Jeune projet venant tout droit de la Ville Rose, Urge possède en son sein des membres (masqués) de multiples groupes dont certains très renommés (à savoir Plebeian Grandstand, M83, BRUIT ≤, Orme, Kid Wise et Rallye), des groupes très divers d’où une certaine difficulté de prédire dans quel style ce « supergroupe » va intervenir. Du chaos ? De l’orchestral ? Ou bien de l’electro-pop ? Rien de tout ça, c’est dans une noirceur bien morne que nous entraine ce quartet (ou quintet au vu de la photo d’illustration ?).
Optant pour un post-punk supplément shoegaze/coldwave, Urge propose avec ce Here/After un premier album qui matche parfaitement avec cette période automnale, propice aux brouillards matinaux et feuilles mortes tombant en nombre sur les trottoirs. Les toulousains manient à merveille ces atmosphères embrumées, nous enveloppant d’un voile noisy plus ou moins épais selon les titres (comme sur l’entame « Of Georgics », où il apparait variable mais omniprésent) tandis que les vocaux d’Adrien Broué viendront surprendre par leur chaleur.
Habitué en effet au déferlement de fiel chez Plebeian Grandstand, il opte ici pour un timbre suave et propre, majoritairement axé sur une mélancolie communicative. Avec ce registre parfaitement maîtrisé, il envoie d’excellentes mélodies (les refrains de « Surrenders » ou d' »In Tenebris », judicieusement choisis comme singles) pouvant autant évoquer forcément The Cure, les héritiers Soft Kill ou encore de Death Bells (en version plus ténébreuse).
Une réinterprétation très personnelle de ces genres typés 80’s prise dans une production froide et moderne (magnifiée par la paire Clément Libes/Julien Couralet) et ne lésinant pas sur les divagations distordues (l’écho de « Convenience », la conclusion « Here/After » prenant son temps – quasiment neuf minutes – tout en offrant paradoxalement le plus de zones lumineuses), ce premier album blindé de subtilités sous son sentiment général d’accablement devrait aisément accompagner vos prochaines pérégrinations nocturnes, à conditions qu’elles soient déprimées (cela va de soi) !
- Of Georgics
- Surrenders
- Convenience
- In Tenebris
- Desolated Auguries
- Homecoming
- Corrupted
- Stab Another Back
- Here/After
C’est pas mal, effectivement différent des projets principaux des membres. J’ai eu l’impression d’écouter Soft Kill tout le long des extraits, avec cette pointe de Shoegaze. S’il y a des déçus du dernier Cure, ou même simplement des fans, ils peuvent s’y pencher.