Plebeian Grandstand – How Hate Is Hard to Define

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Style: hardcore chaotique / black metalAnnee de sortie: 2010Label: Basement Apes Industries / Throatruiner Records

En France on sait bien faire le hardcore chaotique. Ananda, Shora, Comity, Shoemaker Levy 9 et maintenant Plebeian Grandstand. Marqués par Converge, mais pas seulement, un, deux, trois, quatre toulousains font comme dans le mythe originel de Freud et mangent un peu de papa pour ensuite partir fonder leur famille. Le repas ne s’est toutefois pas arrêté là et à l’image des groupes précédemment cités, ils n’ont pas fait qu’écouter en boucle Jane Doe et When forever comes crashing. Ils ont même affiché la couleur lors d’un concert à la Fête de la Musique (voir les photos sur leur myspace) en jouant avec du corpse paint pour faire comme en Norvège mais au grand jour. Pas besoin de toute façon d’en faire trop de côté. Sans même afficher une allégeance à Lucifer, on pouvait déjà entendre le soufre dans les riffs.

Le soleil de Toulouse est bien caché derrière l’éclipse d’un peu plus d’une demi-heure qu’est How hate is hard to define. Beaucoup de violence, des ralentissements et surtout, beaucoup, beaucoup d’amertume. A l’instar de Celeste qui va piocher dans le black metal pour noircir encore plus ses convulsions, Plebeian Grandstand se tord et se convulse à la frontière entre des mélodies screamo et un nihilisme black metal.

Tout ce qui peut faire du bruit en produit alors et se mélange jusqu’à ce que les cymbales rejoignent les éclats de guitare, que la basse croise les frappes contre les toms et que les hurlements fassent corps avec les riffs. La production froisse donc un peu tout quitte à rendre le texte un peu plus difficile à lire mais les émotions et les mélodies qui en ressortent suffisent à fasciner.

Côté son, pas grand-chose à redire. A leur place j’aurais moins fait ressortir la double dans le mix mais à part ça, tout passe. Du très beau boulot, autant dans le rendu sonore que visuel (celui du vinyle en tout cas). Dommage que Dangers ait sorti un disque à la pochette similaire il n’y a pas très longtemps. Dommage mais pas tant que ça parce que l’image sert tout autant le propos que pour cet autre groupe de l’autre côté de l’Atlantique. Il suffirait d’une pulsation de trop pour tout faire sauter et dire au revoir à sa cervelle. Le coup ne part pourtant jamais et même si l’on frôle souvent l’implosion, on ne l’atteint jamais. Tendu à l’extrême et maitrisé, How hate is hard to define montre autant de maitrise des classiques que de personnalité, surtout pour un premier disque. Une belle définition de la haine mais aussi de leur propre identité.

  1. kata ton aimona eaytoy
  2. ordo ab chao
  3. nice days are weak
  4. mein kopf is meine heimat
  5. easy to hate/hard to define
  6. pie in the sky
  7. don’t expect much from world’s end
  8. are you angry?
  9. (…) or boring?

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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