Après une absence de six ans, This Gift Is A Curse revient enfin avec ce Heir, nouveau chapitre de souffrance auditive dont il est dépositaire. Les suédois (dont le batteur Christian Augustin, officiant ou étant passé chez Riwen, Totalt Jävla Mörker ou live chez Cult Of Luna) n’ont en effet pas changé leur fusil d’épaule, explorant à nouveau toute la noirceur de l’âme humaine tout en repoussant les limites de leur extrémisme sonore. Heir propose même comme un retour aux sources puisque ce nouvel album dépasse l’heure de jeu, ce qui n’était pas arrivé au groupe depuis son premier album (I, Gvilt Bearer – 2012).
Un allongement du temps de jeu n’atténuant en rien les envies de destruction et de malaise que le quintet se plait à déverser depuis ses débuts. Dès « Kingdom », les suédois débutent leur brouillard infernal avec des blasts sauvages vite rejoints par des vocaux déments, on hésite là entre écorché vif, crise de paranoïa ou envie d’infanticide (qui survient lors du ralentissement à mi-morceau). Un comité d’accueil particulièrement malfaisant qui va donc se poursuivre encore une heure…
Si les influences annoncées que sont Cursed, Oathbreaker, Trap Them et All Pigs Must Die peuvent parfois apparaitre, ces dernières ne sont pas forcément des plus évidentes, TGIAC fait couler tout ça dans un tout « blackened » aussi opaque que suffocant. Optant parfois pour des ondes drone entre deux salves d’hostilités (l’intro de « Void Bringer », « Passing »), la densité sonore proposée par Heir est telle que l’impression de se faire malmener est constante entre velléités supersoniques (« Death Maker », « Vow Sayer ») et phases d’apocalypse en slow-motion (« Cosmic Voice », inquiétant et saturé aux réminiscences de Leviathan et des débuts de Terra Tenebrosa, « Old Space »). Le final « Ascension » viendra combiner ces deux facettes jusqu’à ce court semblant de calme d’après tempête marquant le dénouement de cet album.
Radical, torturé mais surtout encore plus sombre qu’il ne l’avait jamais été, TGIAC signe là un nouvel album repoussant ses limites de l’oppressant. Mouillez-vous bien la nuque avant de vous y risquer !
- Kingdom
- No Sun, nor Moon
- Void Bringer
- Death Maker
- Passing
- Seers of No Light
- Cosmic Voice
- Vow Sayer
- Old Space
- Ascension