Tout d’abord un grand merci à un de nos fidèles lecteurs, Avragorn pour ne pas le citer pour m’avoir fait découvrir ce disque, qui, je dois bien l’avouer m’était complètement passé à coté. Donc merci à toi Avra !
Pour commencer à parler de ce groupe je ne peux pas m’empêcher de faire mon intellectuel en traduisant « Dark Fortress » en islandais, ça donne « Dimmu Borgir »… Marrant non ? De là à faire un rapprochement entre les deux il n’y à qu’un pas que je m’abstiendrais bien de franchir tant la différence musicale est radicale.
Bref, je ne connais pas Dark Fortress, je n’en avais jamais entendu parler avant qu’Avragorn nous en parle ici même sur le forum d’Ekle, il me sera donc impossible de faire état d’une quelconque progression / régression dans la qualité des albums du groupe. Pour faire tout de même un point rapide sur le groupe, il est bon de noter qu’il existe depuis 1994, ce ne sont donc pas les premiers zigotos du coin qui ont décidé de prendre un nom evil pour faire leurs vilains iveul. Histoire de décrire la musique pratiquée on pourrait dire qu’il s’agit dans l’ensemble d’un black mutant, oscillant entre un black métal classique à la Marduk période Heaven Shall Burn (« Iconocast Omega », certains passages de « Rest in Oblivion » ou le début de « Despise the living » par exemple), avec des structures rythmiques assez simples (mais pas simplistes), des riffs tirés dans les aigus etc. etc.…, et un black beaucoup plus mélodique aux structures assez complexes, aux jeux de voix constants, avec cassures et autres saccades. Bref le tableau de base peut paraître assez alléchant.
Et il l’est. Ca faisait longtemps que je me demandais comment un groupe de black pourrait se démarquer des autres, tant les styles pratiqués, les imageries utilisées se ressemblent. Et Dark Fortress, sans réinventer quelque chose de foncièrement nouveau dans le black métal, prend le meilleur de nombreuses autres formations aujourd’hui cultes pour en faire un mix savoureux. Parmi les influences principales on peut citer comme je l’ai dit Marduk, Dark Funeral (pour le morceau « Stab Wounds » par exemple), Emperor (époque Anthems) mais aussi et surtout Bathory qui semble être la principale source d’inspiration de nos allemands. Voilà des comparaisons flatteuses.
Parlons maintenant des morceaux composant cet album. Signalons au passage qu’avec une durée de 78 minutes (en comptant la reprise de « Endtime » de Katatonia présent sur l’édition limitée du cd) on peut dire qu’il n’y a pas foutage de gueule sur la marchandise, on en a pour son argent. Les morceaux sont pour la plupart d’une variété sans pareil, et ils peuvent l’être avec une durée moyenne de 7 minutes (allant de 52 sec a 10 minutes 11) on n’a pas intérêt à sentir l’ennui poindre le bout de son nez. Mission accomplie, on en prend plein la gueule, on est pris à contre-pied constamment, les brulôts s’enchaînent avec une simplicité déconcertante et, même au bout de 70 minutes on en redemande. Il suffit d’écouter la bombe « A Midnight Poem » avec sa structure saccadée et ses changements de rythme pour se convaincre de l’énorme potentiel du groupe. Si on met à part le morceau d’ouverture de l’album, sans aucun doute le plus classique de tous, j’aurais tendance à comparer la performance du groupe sur ce disque à celle d’un certain Emperor avec un certain Anthems to the Welkin at Dusk. On sent de la part du groupe une réelle envie d’innover, de tenter des choses et de prendre des risques dans un genre où le conformisme reste encore très présent et où chaque groupe tend vers le même idéal de « trvitude ». Ecoutez la pièce « Like a Somnanbulist », on y lit clairement une dose de classicisme mais aussi une grande part d’expérimentations, avec des claviers de toutes beautés et des riffs tranchants jusqu’à l’os.
La production est cristalline, donnant aux guitares un aspect hurleur comme on peut l’entendre dans Bathory, une batterie très bien servie, des claviers toujours présents mais en retrait, et des vocaux de première qualité avec alternance de parties chuchotées, parlées, gueulées toujours justes.
Alors non, je le disais Dark Fortress n’invente pas un genre, le « sophisticated black metal » ayant déjà été visité mais il s’y essaie avec talent et on ne m’enlèvera pas de la tête que c’est grâce à ce genre de groupe, qui cherche à faire évoluer le black métal ; sans passer son temps à repomper sur des Darkthrone ou Mayhem, que le genre pourra survivre à l’usure du temps. Mission accomplie en tout cas pour nos teutons, et on pourra attendre la livraison suivante avec impatience pour voir si le talent sera toujours là.
- iconoclasm omega
- self mutilation
- stab wounds
- when 1000 crypts awake
- despise the « living »
- a midnight poem
- rest in oblivion
- vanitas… no horizons
- like a somnambulist…
- sleep!
- endtime (katatonia cover)
excellent album, absolument ! les références au anthems d’emperor sont effectivement judicieuses
belle découverte
Rhaaa faut que je le teste celui là !
Apparement en France il est passé assez inaperçu…
jmen va j’té ‘nreille d’ssus