Dark Fortress – Venereal dawn

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Style: black dark à tendance progressiveAnnee de sortie: 2014Label: Century media records

Ah les fumiers d’Allemands. Ils auraient quand même pu respecter l’année de la commémoration du débarquement et la jouer profil bas en proposant une bouse d’une demi heure ! Non contents de s’inscrire dans une démarche nécessitant l’implication temporelle de l’auditeur en assénant plus d’une heure de musique, le dernier album de Dark Fortress m’a presque obligé à me recogner toute la discographie avant de me lancer dans la chronique. Car il a bien fallu que je détermine à quel point j’ai pu passer à côté du potentiel du groupe pour me prendre une telle claque dans la face.Bon je ne suis pas non plus un bleu-bite puisque je suis la carrière de Dark Fortress au rythme de leurs sorties depuis leur premier album Tales from eternal dusk (2001). Bien que toutes ne soient pas des pépites, réécouter 6 sorties n’a pas été franchement un supplice dans la mesure où les Allemands font preuve d’une grande régularité dans la qualité. Ils n’ont jamais franchi le cap du chef d’oeuvre mais ils n’ont pas non plus commis de faux pas. Pour autant, et je veux rendre ici hommage à ma lucidité : pour moi, rien n’a pas pu présager qu’un jour Dark Fortress atteindraient le niveau qui est le leur en 2014.

Après tant d’années de bons et loyaux services, on pourrait comprendre que le groupe calme un peu le jeu, l’envie de déféquer sa rage rance à la face du monde est tout de même généralement écrasée par le poids des ans ; aussi ne sera-t-on pas étonné de trouver à « Lloigor » quelques accents Opethiens. Mais, comme pour mieux rassurer les quelques foufous qui restent pétris de rancoeur, Dark Fortress nous prouvent qu’ils peuvent encore se rouler dans la fange en nous balançant un « Betrayal and vengeance » au groove putride quasi Craftien. Je dis quasi car les dernières minutes commencent déjà à nous familiariser avec une influence qui pourrait effrayer aussi bien le lecteur de cette chronique que le groupe lui-même. Cette influence, c’est Enslaved.

Et là, vous aurez tôt fait de classer Venereal dawn parmi la horde de groupes de black dit progressif. Par paresse, je pourrais me contenter d’acquiescer mais la réalité et ma probité sont tenaces. Alors que le qualificatif « progressif » implique qu’un groupe de black metal puisse se permettre quelques incursions hors des sentiers battus, il me semble presque trop restrictif en l’espèce. D’un côté, ils parviennent à « maintenir » un niveau de noirceur qui devrait maintenir encore à une distance raisonnable les donzelles effarouchées ; de l’autre, ils mettent à l’honneur un chant féminin aux sonorités légèrement orientales (« On fever’s wings »). Le sentier est casse-gueule mais les loustics ont du matériel haut de gamme et une technique redoutable.

Le groupe, en effet, n’en est pas à ses balbutiements, le genre pratiqué est abordé depuis quelques albums mais, jusqu’à présent, le trône était surdimensionné, leurs épaules trop étroites. Ylem (prédécesseur direct, 2010) par exemple sonnait un peu pompeux, la colonne vertébrale vacillait quelque peu à devoir soutenir autant d’ambition. Avec Venereal dawn, Dark Fortress sont touchés par la grâce. Une grâce poisseuse qui vous étreint et vous force à regarder aux fond des tripes qu’elle agite devant vous afin que vous puissiez y contempler votre âme.

Des très bons groupes de black puissants, ambitieux, « modernes » ça n’est pas ce qui manque. Il n’est que de regarder cette année, du côté de la Pologne… Des groupes animés par une flamme qui leur permet, après tant d’années, de sublimer un genre sont beaucoup plus rares. Désormais, la discographie de Dark Fortress n’a qu’une chose à craindre : être écrasée par l’aura de Venereal dawn.

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https://www.youtube.com/watch?v=txz7-6ydODQ

 

Tracklist :

01- Venereal Dawn

02-Lloigor

03-Betrayal and Vengeance

04-Chrysalis

05-I Am the Jigsaw of a Mad God

06-The Deep

07-Odem

08-Luciform

09-On Fever’s Wings

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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3 Commentaires

  1. krakoukass krakoukass says:

    Ouaip excellent album pour sûr. Ils ont clairement franchi un pallier avec ce dernier opus. Très belle chronique camarade!

  2. Angrom angrom says:

    Je m’en fais écouter ça de ce pas !

  3. Angrom angrom says:

    ah oui quand même !!!

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