Le moins que l’on puisse dire c’est que ces quatre garçons sont précoces. Alors qu’à l’âge de 10-11 ans certains jouent encore aux voitures, traînent dans les jupons de leur mère ou s’extasient devant la star ac’ ou d’autres choses de ce genre, eux enregistraient déjà leurs premières reprises de Rage Against The Machine dans leur chambre d’enfants! Alors quand je vous dis qu’ils sont précoces, je ne rigole pas.

Agés aujourd’hui d’environ 18 ans, que nous proposent ces jeunes gens et leur première démo? Une fusion ouverte. Oui, ok, par essence la fusion est ouverte, j’ai peut-être fait un pléonasme, mais ce sur quoi je veux mettre le doigt c’est sur la diversité inhabituelle de leur fusion. Généralement, lorsque l’on emploie le terme flou de « fusion », on entend souvent par là un rap/métal, un funk/métal, etc… bref un crossover typé de deux genres différents. Avec Ampools, cette fusion s’enrichie d’éléments emo (voire même screamo) et d’un soupçon de chaotic hardcore… hmmm!! Ca n’a pas l’air inintéressant comme ça, hein?

A la première écoute tout s’éclaircie. Rien que la première piste est ce condensé de ce que je vous ai décrit plus haut. Sur « Hier j’étais un Autre » s’enchaînent rythmiques saccadées (qui rappelleraient les balbutiements du néo), mur de guitare appuyé par des cris aigus, passage typiquement fusion: basse/batterie + guitare minimaliste + voix parlée à moitié rappée, et breaks avec arpèges de guitares… sans oublier le final bien remuant et efficace.

En effet, comme le groupe nous le fait comprendre dans sa biographie, ils ont commencé par la fusion (RATM), le néo (Korn, Deftones), le grunge et ont découvert par la suite des groupes comme Converge, DEP (pour le côté chaotique) et Mihai Edrisch (pour la touche emo/screamo) voire leur compatriote de Gantz, de Besançon tout comme eux. Leur musique est une mise bout à bout de passages empruntés à ces différents styles ce qui au final donne des chansons aux ambiances variables et au résultat inédit. En effet, le collage de fragments de genres n’est pas gratuit, il est judicieux, bien senti , au services de l’émotion et des textes chantés par Onito.

Le seul bémol (objectif) vient peut-être de certaines parties chantées mal gérées, où la voix dérape, se fait fausse et nuit au spectacle. Les parties hurlées, elles, sont excellentes avec le petit grain qu’il faut. Là où je vais vraiment être purement subjectif, ce sont sur les parties fusion (les couplets d’ « Encore un Effort » par exemple) qui, selon moi, gagneraient à disparaître… C’est un peu sec, il est vrai, mais je le pense. Je trouve ces passages caricaturaux et assez fades. Tout le reste est bien à sa place mais ces passages zappogènes gâchent réellement mon plaisir. L’ensemble gagnerait largement en « pertinence » si ces plans venaient à être réduit. Enfin bon, ce n’est là que mon humble vision des choses.

La recette magique du groupe est utilisée sur les cinq titres de la démo. Une démo au son plus que correct pour une formation de cette ampleur, ce qui est appréciable et à saluer! La recette est assez riche et modulable pour que les chansons ne se ressemblent pas et que le groupe dévoile toutes ses facettes; et le moins que l’on puisse dire c’est que ces quatre gars là sont prometteurs! Si vous voulez suivre un jeune groupe qui, assurément, va assurer sur la scène française et dont vous pourrez vous targuer de suivre depuis ses débuts, suivez Ampools!

3,5/5

1. hier j’étais un autre
2. logique de l’échec
3. encore un effort
4. baudrier
5. une dernière fois