Waltari – Blood Sample

4 Commentaires      1 270
Style: fusion metalAnnee de sortie: 2005Label: Bluelight Records

Hoagie :
Dans la série des groupes méconnus (et mal distribués, merci à eBay d’y remédier), Waltari se pose là. Formé à une époque où le seul groupe de rock finlandais d’envergure internationale s’appelait Hanoi Rocks, le groupe a repris la formule du The real thing de Faith No More et en a tiré des albums de qualité strictement croissante tout en piochant dans d’autres styles (en particulier dance, rap, et grind) jusqu’en 1995. Suivent deux albums qui donnent un sérieux lifting au son du groupe: le premier, c’est Yeah ! Yeah ! Die ! Die !, mélange déjanté d’opéra et de métal (avec du chant death en plus du rap et de la dance !), resté dans l’ombre du Theli de Therion sorti au même moment. Le deuxième, c’est Space avenue, produit par Rhys Fulber (Front Line Assembly, Fear Factory), qui pousse très loin la fusion du métal et des musiques électroniques (la même année que le Earmined de Kong et avant le www.pitchshifter.com de Pitch Shifter). Radium Round prolonge les expérimentations synthétiques avec des compos plus pop, et après un long break Rare species marque en 2004 le retour en demi-teinte de Waltari au son plus conventionnel de Big bang. Ce qui nous amène à Blood sample. Quelque chose à ajouter avant de disséquer le bestiau, Monster ?

Monster :
Rien à rajouter à cette présentation de ce génial groupe finnois que j’ai découvert sur le tard. Dommage en effet que ce groupe soit si méconnu, surtout dans notre cher Hexagone. Pourtant, un disque comme Big Bang mérite bien des éloges, pouvant carrément rivaliser avec le meilleur de Faith No More. Avec Blood Sample, Waltari semble adopter le même genre d’approche que sur Big Bang, avec 78 minutes d’un metal partant dans tous les sens, si bien qu’à première vue rien de nouveau sous le soleil finlandais. Qu’en penses-tu mon cher Hoagie ?

Hoagie :
Tout à fait d’accord ! Si Blood sample est aussi long (il est d’abord sorti en double-CD en Finlande, un format qui revient à la mode: cf Helloween, Misanthrope, Red Hot Chili Peppers ou Kate Bush), c’est parce que Waltari a décidé d’offrir un condensé de tous les styles déjà abordés dans ses albums précédents. L’inventivité apparente des chansons est donc très relative: un délire grind-core de 2 minutes (« Exterminator warhead ») ? Il y en avait déjà 2-3 sur Big bang. Un titre dance-métal (« Fly into the light ») ? Rien à signaler, c’est le quota, un par album depuis So fine ! (et les premiers étaient nettement meilleurs). Des loops et un son techno sur les couplets (« Back to the audio ») ? Ca sent le « Radium round » à plein nez. Une chanson plus lente et inquiétante pour clôturer le premier CD (« Digging inside ») ? Déjà fait avec « Slow-thinking street ». Autre signe de manque de renouvellement: ils nous refont une reprise des Beatles, mais « Julia » est nettement plus respectueuse de l’originale que l’hilarante version de « Help » sur Monk punk. En grattant un peu, on trouvera toutefois des chansons (« Darling boy », qui rappellent l’époque King for a day de Faith No More) ou des instruments inhabituels: guitare flamenco sur « Pigeons » ou accordéon sur « Wide awake », titre inspiré par la France (où ils n’ont pas donné de concert depuis belle lurette). Après « Being with you (in Paris) » de Steve Vai sur son Alive in an ultra world, encore une preuve des ravages de La chance aux chansons…

Monster :
Blood Sample est donc un album de Waltari 100% pur jus, caractérisé par l’omniprésence d’une large diversité musicale et d’une très grande ouverture d’esprit, proposant un genre de patchwork culturel. Le « concept » de l’album est d’être un échantillon sanguin (Blood Sample) de l’Europe d’aujourd’hui, comme les vibrations perçues par un individu qui se promène en Europe. Hoagie a déjà évoqué « Wide Awake » dédié à la France ou « Pigeons » pour l’Espagne, mais on peut aussi citer « All Roads Will Lead To Rome » au refrain irrésistible et bien sûr l’introductif « Helsinki », mélange entre de la variété finlandaise et du Rammstein. Si l’Europe est, d’une certaine façon, le thème central de l’album, on peut se demander ce que vient faire le morceau « New York » sur ce disque, titre énergique avec des influences hardcore et un break brutal presque black metal. Tout simplement que Kärtsy Hatakka a été très marqué par les conséquences des actions terroristes sur les vies des gens dans les différents pays européens dans lesquels il a voyagé et que, d’une façon plus ou moins directe, c’est ce qui a inspiré ce disque.
N’empêche qu’un disque de 79 minutes ça peut paraître lourd à digérer, mais ici il n’y a pas de titre faible et puis l’eklektisme musical (et culturel) dont a toujours fait preuve Waltari permet à ces presque 80 minutes d’être avalées d’une traite. Alors certes, l’album ne propose pas grand chose de nouveau et est loin d’être au niveau du génial Big Bang, mais les fans seront sans aucun doute aux anges et de nouveaux adeptes des Finlandais pourraient bien se découvrir.

Découvrez un titre, « Not Enough », sur la page myspace du groupe.

ND la rédaction : un grand merci à Hoagie pour sa participation éclairante à l’écriture de cette chronique.

  1. helsinki
  2. not enough
  3. too much emptiness
  4. never
  5. new york
  6. i’m in pain
  7. all roads will lead to rome
  8. digging inside
  9. fly into the light
  10. shades of grace
  11. aching eyes
  12. back to the audio
  13. pigeons
  14. exterminator warheads
  15. darling boy
  16. wide awake
  17. julia
Up Next

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

4 Commentaires

  1. shaq says:

    Depuis que je suis fan de WALTARI (à la sortie de « So Fine! »), je n’ai de cesse d’essayer de faire connaître ce groupe à mon entourage. Mais une chose est claire, ce n’est ni avec « Rare Species », ni avec « Blood Sample » que je continuerai à prêcher la bonne parole.
    Après avoir lancer comme des bouteilles à la mer 5 albums majestueux (« Torcha! », « So Fine! », « Big Bang », « Space Avenue » et « Yeah! Yeah! Die! Die! »), les voila qui, j’ai l’impression, ont perdu leur folie d’antan avec des titres assez plats, assez convenus, classiques, dont on ne retire pas grand-chose, sinon un « mouai pas mal ». Certes ils restent eclectiques dans leur approche musicale, mais elle est loin la folie d’un « Piggy in the middle » !!!

  2. cloud says:

    Un petit message pour inciter toutes celles et tous ceux qui ne l’ont pas fait encore et qui veulent découvrir de nouvelles sensations musicales intemporelles à écouter donc n’importe lequel des albums de ce groupe FABULEUX!!! Pour ceux qui n’ont pas d’à prioris et qui sont persévérant car la grâce de Waltari touche ceux qui s’en donnent la peine (comprendre que la musique est tellement riche que c’est pas avec une seule écoute que vous atteindrez le Nirvana!). Attention toutefois, risque d’addiction grave!

  3. jéjé says:

    shaq, ne les saborde pas: Waltari, c’est 100 fois meilleur que 99pour 100 des autres groupes, c’est ça qu’il faut faire savoir aux gens!!!

  4. Florent says:

    Votez Hoagie ! Pour les oldies il est imbattable !
    ;-)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *