Inhatred est un de ces groupes qui navigue depuis plusieurs années dans le paysage métal français sans avoir véritablement trouvé leur place. Leur premier Ep Olena étant le cul entre 2 chaises death et hardcore, le groupe parisien semblait se chercher un son… et un public. Ce premier album enregistré par Francis Caste (avec Alan Douches au mastering), qui ont fait ici un très bon boulot, devrait permettre au groupe de s’affirmer sur la scène française.
Pour les avoir vus en concerts à 2 reprises, je me rappelais d’un groupe aucunement avare en rage, les hurlements et les déflagrations de double se disputant le devant de la scène pour un rendu hargneux mais un peu brouillon il faut avouer.
La première constatation à l’écoute de ce nouvel album est que la composante death de leur musique s’est assez atténuée, ne se manifestant quasiment plus que dans l’utilisation massive de double pédale et quelques riffs bien lourds. Inhatred s’est muté en un groupe plus polyvalent, et surtout beaucoup plus porté sur l’émotion, et 10 Seconds Before Sunrise se révèle être un fourre-tout des plus divers avec 14 titres explorant l’étendue des sentiments les plus sombres, l’expression des conflits intérieurs les plus déchirants.
Le groupe touche la plupart du temps au but dans son choc entre agression et émotion, passant aisément du calme à la tempête même si on devine de par leur patronyme que les explosons de violence primeront sur l’apaisement.
« A little Story », bien explosif, est un des points d’orgue de cet album, avec son refrain dissonant ultra-puissant, du metal/hardcore le plus moderne et tranchant, comme on peut en trouver dans The Ocean. Pas mal de riffs alternent coups de buttoir et dissonances aiguës, d’autres allient rage hardcore et rock n’roll bien speed et brutal, Everytime I Die n’étant pas loin, des inclinations rock qu’on retrouvera à plusieurs reprises comme sur « Whore » entrecoupé de growls ultre graves. L’émotion se caractérise par des accès screamo, arpèges mélancoliques qui parsèment l’album, il y a du Envy là-dedans, d’ailleurs sur « Mama… » l’influence Envy n’est pas seulement palpable, elle est même évidente. Ils vont même jusqu’à intégrer plusieurs trips acoustiques, intermède apaisés mais d’autant plus tristes s’intercalent entre les riffs bien dévastateurs.
Les backing vocals jouent aussi dans la balance car ils sont particulièrement présents : paroles scandés, cris screamo, chants mélodiques entonnés en fond, les 2 guitaristes participent activement au spectre vocal du groupe, contrebalançant la grosse voix principale, bien gutturale et puissante.
Les influences sont parfois un peu trop perceptibles mais ce qui me plait assez c’est la variété de ces influences, le fait de passer de parties au fort impact émotionnel à de gros riffs bien couillus, pour revenir sur des truc chaotiques ou assez rock. Au final donc un bon mélange de plusieurs courant du rock extrême pour des compositions inventives et variées, un gros son, une belle pochette, vraiment une bonne surprise et je ne peux que souhaiter le meilleur à Inhatred.
- aurore
- against my temple
- weare
- smooky mountain
- down
- a little story
- cristal
- … mama they bring me back home in a box part i
- … mama they bring me back home in a box part ii
- stoned
- the great whore
- in love
- …we trust
- free by nature
entiérement d’accord avec toi jonben, gros potentiel chez ce groupe, on ne peut que leur souhaiter qu’ils réussisent. Continuez à évoluer comme cela les gars!!!
Un très bon album, puissant et intense, où la variété des styles (death, hxc, screamo..) evite au disque de se morfondre dans une certaine linearité pour au contraire surprendre l’auditeur au fil des 14 titres composant ce skeud. Une bien bonne surprise et une groupe à suivre ! 16/20