S’il convient de juger un groupe à l’aune de sa faculté à fidèlement retranscrire musicalement les sentiments qui l’animent de manière quasi monomaniaque, les français d’Haemoth ont probablement sorti l’un des CDs black de l’année.
En effet, depuis leur première demo en 99, il semblerait qu’une seule notion ait été la muse diabolique du furieux combo : la haine. Certes, le style pratiqué est rarement le théâtre de déclamations sirupeuses et enjouées mais il semblerait qu’ici nous soyons moins en présence d’un simple gimmick éculé depuis l’émergence de ce dernier qu’une véritable expression d’une individualité désireuse d’en découdre avec la lie, c’est-à-dire tous les autres.
L’âpre propos se situe entre une débauche de puissance que n’auraient pas renié les seigneurs Emperor (les guitares aiguës sur quelques passages de When the blood turns black me rappellent Anthems to the welkin at dusk) ou la nébuleuse dissonante de Deathspell Omega et des sonorités mid-tempos franchement torturées qui s’enfoncent calmement et inexorablement dans votre chair. Un petit côté black/thrash crasseux et venimeux façon Fuck the universe de Craft (pour ne citer que les plus récents et… méritants) permet de « respirer » quelques secondes (Stigma Diabolikum).
Les vociférations ultra saturées et la basse ronflante (omniprésente et hypnotique notamment sur le morceau Kontamination (nothing but hatred)) n’ont apparemment pas pour objectif de rassurer l’auditeur happé par cette belle démonstration de noirceur. Les progrès de composition me paraissent indéniables depuis le 2ème album sorti en 2004 (Vice, suffering and destruction) et semblent se diriger vers quelque chose de plus apocalyptique, profond et cependant majestueux.
Petite ombre au tableau : je trouve l’intermède « dark ambient » Poisoned mind et l’intro Soiled plutôt dispensables, ne sachant pas trop l’impression qu’ils sont censés laisser. Peut-être auraient-ils plus leur place sur un véritable album comprenant plus de 6 titres. En parlant de véritable album, gageons que le prochain édifice ne trahira pas les bases que constituent cette pierre dévastatrice.
(Il est à noter que la version définitive comportera 3 titres qui étaient jusqu’alors uniquement présents sur un split avec Nemeton datant de 2004.)
- soiled
- when the blood turns black
- kontamination (nothing but hatred)
- poisoned mind haemoth
- famished
- stigma diabolikum
- dependance (bonus us)
- aversion (bonus us)
- defects and perversion (bonus us)
et la note!!!! ou qu’elle est la note?!! comment je sais s’il est bien ce disque moi?!!!
:p
Sympa la chro!
ah mais quelle nouille j’ai oublié la note!! =======>15/20
un petit erratum poils au … : concernant ma dernière remarque sur une éventuelle version définitive : les 3 bonus US ne concernent, comme leur nom l’indique, que la version US qui sort non pas via le label français Debemur mais sur un label ricain Southern Lord. Donc si vous voulez avoir accès àa ces tires soit vous vous procurez le split soit vous achetez la version amreloc Vous me suivez ? interro la semaine prochaine !