Testament – The Legacy

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Style: thrash metalAnnee de sortie: 1987Label: Atlantic Records

En voilà une tâche ardue : chroniquer un album qui fait partie des pierres angulaires du mouvement Thrash/Speed metal, et ce même si Testament n’a jamais fait partie du fameux cercle fermé des « Big Four of Thrash », alors composé de Metallica, Megadeth, Slayer, et Anthrax.
Il faut dire que lors de la sortie de son premier disque, le groupe devait rivaliser face à des albums tels que Master of puppets, Peace sells … but who’s buying, Reign in blood, ou encore Among the living, tous sortis entre 1986-1987 et devenus mythiques depuis, alors on peut simplement dire que Testament n’était pas au bon endroit au bon moment. C’est bien dommage, car Testament nous livre là un de ses meilleurs albums (avec The new order sorti en 1988, que je vous invite aussi à découvrir) et nous balance trente quatre minutes de pure folie.
Si cela ne tenait qu’à moi, cette chronique se résumerait à : si vous aimez le thrash des années quatre-vingt ainsi que les groupes précités plus haut, et que vous ne connaissez pas Testament, courez vite vous procurer cet album, point.
Avant de continuer plus loin, je dois tout de même avouer que The Legacy a squatté mon lecteur cassette lors de sa sortie en 1987 et fait partie des albums qui ont le plus compté pour moi, donc je ne suis peut-être pas la personne la plus objective pour vous en parler, mais ce n’est pas grave, je vais essayer de décortiquer cette œuvre du mieux que je peux. Voilà aussi pourquoi je n’ai pas choisi The new order pour cette rubrique, et ce, même si beaucoup le considèrent comme étant un poil au-dessus de The Legacy.

Assez bavassé, entrons dans le vif du sujet avec « Over the wall » qui ouvre le bal et plante le décor dès les premières secondes. Ce titre débute à fond les manettes et à grand renfort de riffs destructeurs 100% thrash, accompagnés d’une section rythmique épileptique, en parfaite adéquation avec le duo Peterson/Skolnick. Le chant criard et démoniaque de Chuck Billy vient ensuite se greffer à ce maelstrom sonore avec une facilité déconcertante et met tout simplement l’auditeur à genoux.
Les riffs se suivent à une vitesse impressionnante – tout comme les changements de tempo regorgent d’inventivité –, pour ensuite faire place au premier solo de la galette tout simplement bluffant et qui, même après près de vingt ans, reste toujours aussi jouissif.
Bon, il faut dire que le Sieur Skolnick – qui n’avait pas vingt ans lors de la sortie de cet album – a été à bonne école en faisant ses premières gammes sous l’œil (et surtout l’oreille) averti d’un certain Joe Satriani, encore peu connu à l’époque.
C’est au tour de « The Haunting » de débarquer avec son riff à la fois assassin et mélodique avant que le tempo ne s’accélère afin de délivrer une bonne dose d’adrénaline à tout headbanger qui se respecte. Là encore, les variations de tempo sont de mise, mais restent tout à fait cohérentes et nous dévoilent un groupe qui regorge de créativité, qui sait nous balancer des compositions riches et variées sans jamais en faire des caisses. Si les riffs et les changements rythmiques se suivent à vitesse grand V, l’auditeur n’a jamais l’impression d’assister à une démonstration de style et n’éprouve à aucun moment cette désagréable impression sensation de « gavage ».
L’excellente intro de « Burnt offerings » peut donner l’impression de calmer quelque peu le jeu, mais que nenni, elle ne sert qu’à renforcer l’impact du riff principal qui débarque et vous botte les fesses comme il se doit. A l’instar des deux premiers morceaux, ce titre se tord en diverses accélérations et changements de rythmes pour le plus grand bonheur de l’auditeur qui s’en prend vraiment plein les oreilles et en redemande. La recette est simple, mais fonctionne à merveille grâce à des musiciens qui maîtrisent leurs instruments et possèdent (déjà) un savoir faire que certains groupes n’atteindront jamais.
Place ensuite à deux brulots brut de décoffrage façon « pain dans ta gueule » avec « Raging waters » et « C.O.T.L.O.D », qui vont droit au but et vous décrasseront les oreilles à grands coups de médiator et de rythmes déchaînés. Le groupe ne présente toujours aucun signe de faiblesse, et ce n’est pas avec l’excellent « First strike is deadly » que les choses vont changer, titre où la voix de Chuck prend toute son ampleur et oscille entre hargne et folie, toujours accompagnée par un duo guitariste regorgeant de créativité ainsi que d’une section rythmique qui détruit tout sur son passage.
« Do or die » pointe le bout de son nez et continue d’enfoncer le clou à grand renfort de break et d’accélérations, alors que « Alone in the dark » calme un peu le jeu de par son approche quelque peu plus mélodique au niveau des guitares et du chant, mais qui réussit à conserver une intensité et une efficacité à en faire pâlir plus d’un.
C’est avec l’excellent « Apocalyptic city » que l’album se termine laissant l’auditeur bouche bée, lessivé par une telle succession de riffs qui auront mis à contribution ses cervicales durant pas moins de trente quatre minutes de pur headbanging.

La recette du groupe fait mouche, car en mélangeant un thrash sans concession à des lignes guitaristiques à la fois mélodiques et énergiques, les compositions de Testament possèdent une force de frappe incontestable. A cela vient s’ajouter un déluge de solis tous aussi bons les uns que les autres pour le plus grand bonheur des amateurs du genre, alors que demander de plus ?
Bien entendu la production ne date pas d’hier et vous obligera peut être à pousser un peu plus le volume de votre chaîne hi-fi, mais mis à par cela, tout les instruments sont parfaitement audibles et se distinguent bien les uns des autres, donc là encore, rien à redire …

Pour terminer, je ne saurai que vous conseiller cet album qui mérite largement sa place chez tout amateur de thrash tant il est riche et abouti. Trop rares sont les albums qui arrivent à garder un tel impact et une telle niaque presque deux décennies après leur sortie, alors foncez sur The Legacy et laissez-vous envoûter par ce petit bijoux du mouvement thrash des années quatre-vingt.

  1. over the wall
  2. the haunting
  3. burnt offerings
  4. raging waters
  5. c.o.t.l.o.d.
  6. first strike is deadly
  7. do or die
  8. alone in the dark
  9. apocalyptic city
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6 Commentaires

  1. Angrom Angrom says:

    C’est effectivement un grand disque, et Skolnick est clairement un guitariste de qualité… J’aime vraiment le disque, que j’avais découvert sur le tard via « First Strike Still Deadly ». Bonne chro

  2. Franck Lebeuf says:

    C’est The new order sorti en 1988 pas « The new world »

  3. wakos says:

    @ Frank, bien vu … vais corriger ça …

  4. darkantisthene says:

    mon premier vinyl, doux jésus que de souvenirs… une putain de rage se dégage de cet album avec en point d’orgue le refrain « curse of the legion of death, provoke the dead »!! sur COTLOD ; rien à jeter y compris le logo que j’adorais refaire sur mon cahier de texte au collège, hihi ; j’étais un true one, mon dieu comme tout cela a changé… le groupe a connu quelques flottements (souls of black, pratice what you preach) mais s’est reforgé une identité en s’extrémisant (demonic, the gathering), j’aimerais vraiment qu’ils nous pondent une usine à riffs assassins les bougres de papys.
    ‘fin bref pour revenir à l’album, c’est du putain d’indispensable pour tout bon thrasheux

  5. METALGOD says:

    SALUT,CET EST LE BLOG DU HEAVY METAL EN ESPAGNE http://HEAVYMETALTRIBUTO.BLOGSPOT.COM

  6. heavydevy says:

    Un chef d’oeuvre, un vrai.9 titres, 9 indispensables, 9 classiques.Au chant,Chuck Billy est clairement excellente, les riffs en power chords d’école MetallicA sont d’une puissance indéniable et Skolnick aux solos fait des merveilles à chaque fois (le solo d’Over the wall, un des plus beaux que je connaisse !).
    Un album inépuisable qui se termine de la plus belle des facons avec l’hymne alone in the dark (rah ce solo virevoletant d’entrée) et le bien nommé apocalyptic city, une petite perle assez sombre et bien destructrice.
    Vraiment dommage que cette tuerie ne sera qu’à moitié confirmée par the new order, bon pris à part mais bien rangé, manquant de punch comparé à ce premier jet.
    Aller un 10/10 juste pour dire que c’est un classique du Thrash metal incontournable.

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