Derrière ce nom quelque peu loufoque et cette cover psychédélique (qui va très bien avec) se cache un certain Neil Barrett, qui lui aussi porte (à deux lettres près) un nom prédestiné tant sa musique l’est: barrée. Bang Lord est donc le premier album du texan, bien décidé à expérimenter en amenant sa musique dans des sentiers escarpés.
Bang Lord, ce sont sept titres quelque part entre noise, indus et metal, qui n’hésitent pas à partir dans des hurlements vénères (« Astroglide ») tandis que les rythmiques digitales demeurent imprévisibles, entre séquences hachées, accélérations frénétiques rappelant Genghis Tron (« Bell Ringer ») voire Lightning Bolt (« Mother Duster »), sons distordus et bruits parasites.
La seconde partie de l’album va se muer en vision encore plus biscornue, avec une affirmation du caractère psychédélique de Barrett. Les sons synthétiques se télescopent dans un amas sans queue ni tête mais parvenant à garder son lot de surprises empêchant à l’auditeur de décrocher. Les deux titres finals se distingueront enfin: « Wizard Sleeve » par son aspect presque stoner (digital) et son chant planant offrant encore une nouvelle direction à la musique de Pornohelmut, avant que « Black Magick Dope Sack » ne vienne terminer tout ça avec une approche presque nintendocore (qui partira lui aussi dans des contrées un brin chaotiques).
Artiste iconoclaste (qui signe aussi ses propres clips, tout aussi barrés que sa musique), Pornohelmut s’est créé son propre univers et se joue des conventions pré-établies. Bang Lord est le résultat d’un gars pas tout seul dans sa tête – mais qui a déjà un bon carnet d’adresse puisqu’il a déjà partagé l’affiche de Mastodon ou encore de Melt Banana, et qu’on trouve James Plotkin de Khanate au mastering – qui captive, provoque, irrite et questionne, c’est selon. Le genre d’album qu’on déteste ou qu’on adore, perso c’est la seconde option ! Attention à l’AVC !
- Astroglide
- Bell Ringer
- Mother Duster
- Night Rider
- Ultra Mega
- Wizard Sleeve
- Black Magick Dope Sack