Émergeant un peu de nulle part, Googooblown (le Bonhomme) nous sort l’artillerie lourde pour ce premier album au graphisme et au nom aussi énigmatique et rocambolesque que nos cauchemars de gosses. Si artillerie lourde il y a – normal me direz-vous lorsque l’on vient de signer sur une major – c’est que la musique et son univers sont issus de l’esprit un rien torturé du sieur Mattieu B.Michon baigné de la suave atmosphère de Meudon. Il doit y avoir plus épanouissant je vous le concède… Googooblown (le Bonhomme) en prend donc son partie et se décide un beau jour de créer pour ne pas sombrer. Meudon vous imaginez… Il s’en suivra une relecture de nos contes de mômes, un chassé-croisé de musiciens et autres artistes pour parvenir à l’enregistrement d’un premier EP Subaquachaotik Warriors, des tournées avec Jack the Ripper, Syd Matters, des premières parties de Tue Loup, Venus, Autour de Lucie ou Zita Zwoon et enfin l’enregistrement de ce premier essai longue durée. Produit par Ian Caple, l’artisan du son des Tindersticks, Tricky, Alain Bashung, Stina Nordenstam, JJ 72, l’affiche aurait pu être magnifique.
A en croire la lecture de la biographie, le groupe pratique une pop haute en couleurs qui n’a rien à envier à Placebo, Godspeed You ! Black Emperor, Sigur Ros, Sonic Youth ou bien encore Divine Comedy. Mais il ne faut jamais croire les biographies… C’est écrit à la truelle.
Googooblown (le Bonhomme) nous propose donc une musique sombre, nimbée d’un certain romantisme larmoyant où un trio à cordes se taille la part du lion au travers d’une pop puissante soumise aux déflagrations d’un rock hargneux. Le paysage sonore est d’une certaine complexité, c’est le moins que l’on puisse dire mais il s’en dégage surtout une certaine arrogance. Tout ici est grandiloquent et annihile l’intensité, la sensualité et la force de compositions que l’on devine choyées, travaillées, structurées comme un joaillier pourrait le faire. Dommage. On aimerait se complaire dans ce romantisme noir, plonger au cœur de ces comptines cauchemardesques et mystérieuses. Mais la voix poussée dans ces derniers retranchements, des textes en français aux rimes aléatoires, une violence symphonique incontrôlée altèrent ces instants plus simples où la composition est reine du jeu, les influences pop-rock aux textes anglais reprennent leur droit et la voix joue avec les émotions, vous parle sincèrement sans jouer une comédie mielleuse. Un essai à transformer en somme.
- i’ve got my own private killing company for assisted sucides
- les anges sont de fausses blondes
- subaquachaotik warriors
- untitled #2
- bal(l)ade nocturne
- my too-busy wife
- le cabinet fes fées
- fantaisie démonacale
- bloody lovely lady
- daisy soup & pork breast (to nuzzle in dunwich)