Arcane Roots – Blood & Chemistry

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Style: Indie Math RockAnnee de sortie: 2013Label: Play It Again Sam (PIAS)

Arcane Roots sont anglais, et évoluent sous la forme d’un trio depuis 2007. Après le lot régulier de démos, ils sont assez vite repérés et signés chez PIAS, label au sein duquel ils publient d’abord Left Fire en 2011. Ce premier faux album est en réalité un EP complété par des versions acoustiques des titres présents (versions acoustiques assez intéressantes même si plutôt dispensables au final). Mixant astucieusement indie rock à la Biffy Clyro (inspiration majeure et avouée du groupe) avec de gros accents math rock et un côté punk (à la Future of the Left), ils conservent une approche assez directe avec un songwriting affuté qui leur permet de proposer de vraies chansons.

On passe ainsi sur ce premier EP de qualité, de titres énergiques et bien puissants (« In This Town of Such Weather » et ses agressions math, le quasi punk/hardcore « Million Dollar Question ») à d’autres plus mélancoliques (« Home ») mais la grande force du groupe se manifeste déjà lorsqu’il mêle habilement tous ces éléments au sein même d’un seul titre (« Rouen » et ses riffs planqués qui surgissent d’un seul coup ou « Long and Low » et son refrain épique). D’aucuns auront peut-être du mal à se faire à la voix haut perchée de Andrew Groves, et pour être honnête j’ai personnellement été un peu décontenancé au départ, pour finalement être largement convaincu après quelques écoutes par les indéniables qualités vocales du Monsieur qui a en plus le mérite d’être aussi guitariste du groupe et un guitariste qui ne fait pas de la figuration démontrant une aisance dans le riffing de tueur, que dans les rythmiques math ou même les incursions en tapping (« Million Dollar Question »). Respect. Si ce premier « album » donnait donc déjà largement le ton et plantait le clou (et s’avère fortement recommandé également), le nouvel album Blood & Chemistry sorti il y a peu l’enfonce en beauté.

On apprécie d’entrée un chant plus maîtrisé et allant un peu moins chercher dans les aigus, même si son timbre reste largement plus porté sur ce ton. Ce qui frappe c’est aussi la longueur globale des morceaux puisque la plupart des titres dépassent facilement les 5 minutes (avec 2 exceptions autour des 4 minutes) avec des pointes à 6-7 minutes, et même presque 9 pour le titre final. Pourtant on n’aura jamais l’impression que ça se traîne, au contraire, il n’y a pas un seul moment superflu sur ces 10 titres superbement ciselés et bâtis. On est saisi d’entrée par des chœurs aériens sur « Energy Is Not Lost, Just Redirected » qui se transforment en attaque math rock au bout de quelques minutes, suivie par un refrain fabuleux et déjà Andrew Groves et sa bande montrent aussi toutes les palettes d’émotions de leur musique et du chant, entre un refrain aérien et des cris percutants. On sent vraiment l’influence d’un Biffy Clyro, mais un Biffy plutôt dans ce qu’il sait faire de plus agressif, et surtout le gros point fort de Arcane Roots est encore (je me répète) de mélanger toutes les facettes de sa musique au sein d’un seul et même titre (« Sacred Shapes » étant dans un premier temps un bon exemple du contraste entre les agressions vocales quasi hardcore des couplets et la clarté aérienne des refrains le tout porté par des rythmiques math qui restent lisibles, avant un final qui ressemble à un 2ème titre dans le titre, ballade acoustique courte et transition parfaite avec la suite), une sorte d’approche quasi « progressive » qui confère une profondeur et une richesse bienvenues, qui joue pour beaucoup dans la durée de vie de l’album qui se confirme alors que les écoutes se suivent. Mais même lorsqu’il se fait plus sage dans l’approche (« Belief » par exemple, quoique le final soit bien enlevé) le groupe ne peut pas s’empêcher de balancer un refrain monumental qui colle la bonne chair de poule.

Le jeu de guitare de Groves est toujours sophistiqué, passant en un éclair d’arpèges lumineux  à un math rock frénétique (« Hell & High Water »), avec des riffs marquants et puissants.

J’arrête de vous faire l’article, mais sachez qu’il vous faudra un peu de temps pour apprécier à sa juste valeur cet album, rançon logique de sa profondeur, même si vous serez peut-être comme moi assez vite happé par quelques détails ci et là et que l’envie d’y revenir se fera très vite sentir. Il est particulièrement agréable de passer d’une première écoute où l’on sent poindre un vrai potentiel, à la confirmation magistrale de la 10ème écoute et de toutes celles, nombreuses, qui suivront alors.

Une très grosse claque en ce qui me concerne, et un album qui détrône même dans un genre proche le dernier Biffy Clyro (pourtant un de mes groupes fétiches).

Tracklist :
1. « Energy Is Never Lost, Just Redirected »   5:12
2. « Resolve »   4:05
3. « Belief »   5:17
4. « Sacred Shapes »   5:03
5. « Hell and High Water »   5:35
6. « Triptych »   6:12
7. « Slow »   7:28
8. « Second Breath »   5:46
9. « Held Like Kites »   4:41
10. « You Keep Me Here »   8:46

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1158 articles sur Eklektik.

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Commentaire

  1. Polaton says:

    Septique sur la voix, j’ai quand même écouté.
    Grand bien m’en a pris.

    Respect et robustesse.

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