Russian Circles – Enter
Chronique Post Rock Burné

Russian Circles – Enter

jonben
jonben
Auteur
5 février 2008
il y a 17 ans
3 commentaires
932 vues
Année de sortie
2006
Note

Les premières notes de « Carpe » résonnent, enrobées de delay, et on se sent déjà partir, Russian Circles s’annonce d’emblée comme un groupe fait pour voyager, parfait accompagnement d’un road trip sur des routes traçant entre 2 horizons désertiques. On sort du flou de ces 4 notes énigmatiques, des détails apparaissent, puis tout s’arrête et la […]

Russian Circles – Enter

Les premières notes de « Carpe » résonnent, enrobées de delay, et on se sent déjà partir, Russian Circles s’annonce d’emblée comme un groupe fait pour voyager, parfait accompagnement d’un road trip sur des routes traçant entre 2 horizons désertiques. On sort du flou de ces 4 notes énigmatiques, des détails apparaissent, puis tout s’arrête et la machine démarre, s’emballe à coup de rythmiques sautillantes, et le trio nous emporte dans un 1er album coloré et vivant. Est-ce post, space, prog, math? du rock instrumental en tous cas, se résumant à une guitare peu avare en effets et un solide couple basse/batterie. On pense au premier abord à Red Sparowes, Pelican, From Monument to Masses, dans l’inspiration de certains doigtés de guitares tout en dextérité à Don Caballero.

Un premier album sous influence donc, les tricotages d’arpèges et lignes de basses tortueuses sont le nouvel adage d’une pléthore de groupes s’engouffrant dans la brèche du rock instrumental à cheval entre prog et post-rock, mais Russian Circles surnagent au dessus du lot à mon avis. Ils ravivent l’intérêt qu’a pu susciter le dernier Ostinato, on a à faire également à un groupe capable de pratiquer tout le spectre d’intensité du rock, de la délicatesse de notes nues à de gros riffs saturés.

Sur 6 titres pour 44 minutes, Russian Circles arrivent aisément à ne jamais ennuyer, les 6 morceaux sont réussis de bout en bout, les mélodies ingénieuses, sans cesse évoluantes, ne s’éternisent jamais, mais également facilement mémorisables, comme si elles touchaient une corde sensible. L’omniprésence d’un batteur qui sait se faire entendre en maniant avec dextérité ses baguettes permet au groupe de durcir le propos par moments. On reste en terrain post-rock, mais un gros son saturé comme pourrait l’utiliser Pelican surgit parfois, le groupe n’hésite pas à verser dans un rock métallique lourd et burné et atteignent même quasiment l’intensité d’un Tool quand les décharges d’effet des guitares se réverbèrent. Ce durcissement de la base post-rock fonctionne et doit sûrement prendre tout son intérêt sur scène, où on peut imaginer sans peine la déflagration sonore que doit dégager le groupe. Tous les titres ont leur intérêt, et se succèdent sans interruption dans des vagues de feedbackmais  » Death Rides a Horse » est aisément le plus marquant, distillant des contretemps assez surprenants.

Après n’avoir fait que citer un paquet de groupes tous aussi bons les uns que les autres, je ne peux qu’engager quiconque appréciant certains d’entre eux d’écouter Russian Circles, en attendant le prochain album du trio, ça m’étonnerait que ce groupe n’ait pas un avenir radieux.

  1. Carpe
  2. Micah
  3. Death Rides a Horse
  4. Enter
  5. You Already Did
  6. New Macabre

Artistes / Groupes

Genre selon le Chroniqueur

post rock burné

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jonben

jonben

Krakoukass et moi avons fondé Eklektik en 2004, peu après mon installation à Paris, à la suite de la disparition du webzine dont le forum avait été notre terrain d’échanges. Avec des parcours musicaux proches, entre rock et metal, nous partagions le goût de l’ouverture et de la découverte permanente de nouveaux sons. Au fil du temps, mes goûts se sont affinés : je m’intéresse surtout aux groupes et styles des années 90 à aujourd’hui, avec une touche de 70s. J’ai longtemps profité des concerts parisiens et des festivals européens, et j’ai également joué de la guitare plusieurs années au sein d’Abzalon. Mes terrains de prédilection restent le metal/hardcore, le death technique, le sludge/postcore et le rock/metal progressif, avec des escapades régulières du côté du jazz fusion et du funk.

565 articles publiés

3 commentaires

XXuK

il y a 17 ans

Cet album est une tuerie. Il est formidable et tourne encore très régulièrement chez moi (je me le suis passé en boucle pendant pas mal de temps). J’y mettrais un 17 ou 18/20 pour ma part ;-)

julien sickbag

il y a 17 ans

superbe album, 18/20 pour moi également !!!

metacello

il y a 17 ans

excellente chro, qui décrit parfaitement l’album

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