Non content d’être déjà auteur d’un album dantesque pour Gnaw their Tongues, Migdal bavel marque un tournant dans l’existence de De Magia Veterum, autre projet solo du même compositeur.
La tornade annoncée par le EP The Apocalyptic seven beast arisen s’est partiellement apaisée pour un résultat moins intense mais tout aussi puissant. Contrairement à Gnaw their Tongues, à l’atmosphère à couper au couteau, De Magia Veterum est une occasion pour son auteur de se tourner vers une musique basée sur les riffs de guitare. Ainsi, alors que Gnaw their Tongues ne rejoint le black metal que dans l’atmosphère, De Magia Veterum est un projet autrement plus violent d’un point de vue sonique.
Proche de Blut Aus Nord (à l’époque de The work which transforms God) , Migdal bavel présente un visage plus traditionnel malgré sa production, sa boite à rythme toute aussi synthétique et son aura fantomatique gonflée d’effets. Jamais le contenu de ce disque n’aura à être reproduit en concert alors pourquoi ne pas faire partir des sons de tout côté? Tout aussi labyrinthique qu’All the dread and magnificience…, l’atmosphère exulte une puissance épique et maléfique largement inspirée d’Emperor (période In the Nightside Eclipse). Des lignes mélodiques triomphent de la carapace bourdonnante d’effets et régnent sur chaque chanson. La basse n’est d’ailleurs présente qu’au troisième plan derrière la boite à rythme, les touches de synthé et les hurlements indistincts caractéristiques des projets du fameux Mories.
Contenue dans un boitier cartonné horizontal, l’illustration apocalyptique de couverture évoque les gravures d’Albrecht Dürer et cloisonne le disque entre deux panneaux. Intelligemment copié sur les codes des artefacts religieux, le boitier est à la hauteur du contenu. Une cohérence que l’on retrouve bien entendu sur les dix plages du disque dont deux sont des interludes ambiants habités par un drone de courte durée, servant de respiration entre les chansons aux lignes de guitares dissonantes. Le terme de chanson est d’ailleurs très approprié avec des titres comme « Curse of Canaan » ou « Below the altar of R-Hoor-Khuit » aux superbes mélodies. Le disque prend toutefois toute sa force en tant qu’unité à l’instar cette fois de son autre projet. Un seul homme pour deux identités uniques et deux disques, tout aussi excellents, produits au cours de la même année.
- the confusion of tongues
- migdal bavel
- the boat of uta-napishtim
- interlude i: the ruins of copan
- cuse of canaan
- zaota
- i am the vine
- interlude ii: evocation of the gallu
- below the altar of ra-hoor-khuit
- rapture