4ème album du groupe chroniqué dans ces pages, Malina affirme plus que jamais le groupe comme la chose d’Einar Solberg. Le charismatique chanteur au timbre si puissant, en plus d’être avec le guitariste Tor Oddmund Suhrke, le seul membre d’origine du combo norvégien (qui a vu défiler nombre de bassistes, batteurs et guitaristes différents depuis sa création en 2011), s’y réaffirme en effet comme l’élément prépondérant du groupe.
En plus d’écrire la quasi totalité des morceaux et des textes, il est désormais plus évident que jamais, que ne pas adhérer à son chant ne peut qu’entraîner le rejet de Leprous ou en tout cas la non adhésion à leurs albums et en particulier à Malina. Pour ma part je continue à le trouver monstrueux et magnifique, tout en comprenant qu’il puisse agacer car Monsieur Solberg, il est vrai, en fait parfois des tonnes. Son chant parfois mélancolique et particulier il faut bien le dire, est en effet omniprésent d’autant que la musique du combo a plutôt eu tendance à se simplifier au fil des années depuis Bilateral sorti en 2011, et que le groupe semble désormais miser grandement sur son chant à mesure qu’il privilégie aussi l’efficacité et les structures plus conventionnelles.
Simplification ne veut cependant pas dire simplisme, et ce que le groupe perd en complexité, il le compense admirablement dans la mélancolie et les émotions qu’il dégage, dès l’entame avec « Bonneville » d’ailleurs. Un morceau qui démarre tout en douceur pour finalement exploser sur la fin. C’est alors que les choses sérieuses démarrent et que les moments forts s’enchaînent à la pelle, de « Stuck » à « Illuminate » notamment, 4 titres d’affilée qui ont des allures de vrais tubes. On y retrouve les structures saccadées chères au groupe, et de beaux refrains majestueux (celui de « From the Flame » en particulier) sur lesquels Einar peut laisser libre cours à son talent. Un peu plus loin, « Mirage » est bien un vrai gros morceau de choix, avec cet enchevêtrement de voix (autour de 5 min) qui confère une grandeur encore plus majestueuse à ce titre et à son refrain fabuleux. « Coma » renoue également avec ce côté « chevauchement de voix » qui fonctionne à merveille, en plus de son ambiance menaçante avec le contraste entre ce riff agressif, cette batterie qui cavalcade et la voix toujours haut perchée d’Einar. L’album contient également des moments plus mélancoliques et « atmosphériques », avec « Leashes » d’abord (avec là encore un beau refrain très entêtant), puis le morceau titre « Malina » qui fait monter la pression progressivement (avec notamment l’entrée des percussions et des guitares au bout de 2 minutes). La conclusion « The Last Milestone » met un terme en douceur à un album décidément très abouti.
Il est peu probable que les allergiques aux albums précédents changent d’avis à l’écoute de Malina. Il est pourtant clair que Leprous y confirme qu’il est désormais un groupe majeur de metal prog moderne et une valeur sûre de la scène.
Tracklist :
1. Bonneville
2. Stuck
3. From The Flame
4. Captive
5. Illuminate
6. Leashes
7. Mirage
8. Malina
9. Coma
10. The Weight Of Disaster
11. The Last Milestone