Mercury Rain – Saint Matthieu

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Style: gothic power metalAnnee de sortie: 2004Label: Underclass Music

Si vous avez les meilleurs légumes (sans OGM attention), les meilleures viandes (du bovin élevé dans les montagnes, de la volaille qui a gambadé joyeusement dans la basse-cour, élevée au grain, à l’ail et aux fines herbes, pas de la volaille de batterie ça messieurs-dames), les meilleurs aromates (à quoi ça sert que Ducroc se décarcasse sinon), c’est pas pour ça que vous allez faire de la bonne cuisine. Tout est dans l’art d’accompagner, de faire cuire, mijoter, mélanger, de cuisiner en somme. Aujourd’hui, grâce à moi, vous allez découvrir que le metal c’est un peu comme la cuisine.

Je m’explique. Imaginez que les instruments sont les légumes, les aromates et que la chanteuse est la volaille (non je n’ai pas dit que c’était une dinde ou une poule). Si ces produits frais, qui viennent tout droit du marché, ne sont pas bien cuisinés, le plat sera fade. C’est tout à fait ce qui se passe avec ce second album de Mercury Rain.

Mais quelle cuisine fait donc Mercury Rain ? Ces anglais venu de Bristol (plus connu pour son trip-hop que pour son metal) nous mijote un gothic power metal que l’on pourrait décrire comme le mélange entre Lacuna Coil et Nevermore ou une rencontre entre le Nightwish du premier album et un groupe de thrash, avec une pincée de Paradise Lost. Encore un groupe de plus à chanteuse ,vous dites-vous sûrement. Il est vrai que la recette n’est pas nouvelle, elle a plutôt tendance à être à la mode ces temps-ci dans tous les bistrots du coin.

En fait, le menu que nous propose Mercury Rain est quand même un peu original. Le son de la guitare est lourd, puissant, agressif, incisif, il a tendance à rappeler des groupes de power metal genre Nevermore ou Angel Dust. D’habitude, pour ce genre de metal, la guitare à un son moins rentre-dedans. Bref, ce son de gratte, Jean-Pierre vous dirait que c’est pas de la merde. Le coulis de clavier est très bien orchestré et fait merveille sur des morceaux tels que « Sortileges », « Sanctury » ou « Shadow Scent ». Il faut dire que la production est parfaite, rien à redire du point de vue de la cuisson sonore. Pas de claviers kitch ou de gratte raplapla chez Mercury Rain.

Quant à la chanteuse Sonia Porzier (importée de France, d’ailleurs l’intro « Tales From Beyond » est en français), elle n’est pas une diva en toc qui veut imiter le goût sucré d’une Liv Kristine, d’une Cristina Scabbia ou d’une Tarja. Ça fait du bien pour une fois d’entendre une chanteuse qui ne se prend pas pour Montserrat Caballé mais qui nous offre un chant harmonieux.

Hélas, on a l’impression, tout au long du disque, que Sonia chante toujours la même ritournelle. Les refrains ont tendance à avoir le même goût. Les riffs semblent aussi identiques d’un morceau à l’autre, leur saveur devient vite fade. On accroche toujours, au début d’un morceau, à cette guitare incisive et percutante… mais juste au début du morceau. On se dit, dès que commence un nouveau titre, que cette fois c’est la bonne et qu’on va se prendre une baffe mais, passée la moitié du morceau, on commence à s’ennuyer. En fait, c’est dès le commencement du disque qu’on s’attend à se régaler. En effet, après la jolie et douce intro qu’est « Tales From Beyond », on est dès le début surpris par les chœurs therionesque de « Sanctury » et ce son de gratte relevé, ces claviers harmonieux et cette voix enchanteresse. Hélas, le disque lasse très vite.

Le gros problème de ce St Matthieu vient donc des compositions. Le groupe n’arrive qu’à des très rares exceptions à être vraiment attractif, comme sur « The Messenger » où la voix de Sonia est accompagnée de celle plus rugueuse d’un compère masculin (non il ne s’agit pas vraiment de vocaux death). On peut aussi citer le costaud « Eldritch Minor » sur lequel la guitare puissante de Dion Smith est propre au headbanguing jubilatoire. Quant au morceau titre de cet album, long de plus de 10 minutes, il résume à lui tout seul tout le disque.

Bref, bien que le menu que nous propose Mercury Rain soit un peu fade et manque de surprise, il n’est pas non plus une affreuse soupe de gargote miteuse. Le chef a encore des progrès à faire pour nous proposer un festin digne de ce nom. En conclusion, José Bové vous aurait dit qu’à l’écoute de ce disque il n’y a pas de quoi démonter un Mac Do.

  1. tales from beyond
  2. sanctury
  3. the messenger
  4. shadow scent
  5. chimaera
  6. sortileges
  7. eldritch minor
  8. heaven and sunset
  9. st. matthieu
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