Il y a enfin une justice pour The Armed ! Depuis le temps que j’écoute quasi inlassablement leurs albums, splits et EPs qu’ils lâchent directement en téléchargement libre, je me demandais quand enfin les webzines allaient enfin se pencher sur le groupe de Detroit. C’est enfin chose faite avec ce nouvel album sans-titre à l’étrange cover faisant penser à une version hipster de Ziggy Stardust. Une raison à cela ? La présence derrière les fûts de l’un des batteurs les plus bankables du moment: Nick Yacyshyn, officiant aussi chez Baptists et dans le « supergroupe » Sumac.
Ce premier album (considéré ainsi alors que These Are Lights, le véritable premier album de The Armed -absent de leur page Bandcamp- semble renié par le groupe) fait clairement entrer le groupe de Detroit dans une nouvelle dimension. Pitchfork, Noisey et autres Metalsucks se mettent donc soudain à louer The Armed après les avoir ignorés pendant des années. Pourtant la recette et la démarche n’ont absolument pas changé.
La démarche, c’est que l’album est en téléchargement gratuit, comme d’habitude. Idem pour la recette, celle d’un hardcore boosté aux amphets, un hardcore du genre vénère de chez vénère qui aurait pleinement sa place chez Deathwish par exemple (vu qu’on retrouve quelques réminiscences de chez Lewd Acts ou Converge). Mais ajouté à ce chaos, The Armed place avec savoir-faire quelques mélodies bien senties qu’il mêle, ou non, à sa frénésie chaotique.
L’entame de Untitled est déjà fatale, les morceaux s’enchainent sans temps mort, la batterie est aussi lourde que rapide, les riffs ont beau aller à toute allure et être blindés de dissonances, on reste pantois à la découverte de ces mélodies souvent épiques (Forever Scum, Paradise Day, Blessings), puis il y a ce chant hurlé surpuissant et très expressif. Malgré une recette pas si originale, le groupe de Detroit a su conserver sa patte et mène sa barque comme bon lui semble, n’hésitant pas à partir dans des contrées (pas si) tranquilles pendant le poignant Dead Actress (qui explosera par la suite dans un fabuleux maelström), Polarizer avec son pont façon Nine Inch Nails (on se remémorera alors leur très bonne reprise de The Perfect Drug) ou encore le noisy Issachar à l’atmosphère singulière.
Sortie après sortie, je reste perplexe du fait que The Armed ne soit pas encore sur un label de fort calibre (Untitled sortant sur leur propre structure), enfin ils ne savent sûrement pas ce qu’ils manquent ! Quatorze nouvelles compos incroyablement ravageuses pour une magistrale baffe et un album qui prendra très certainement la direction du podium de mon top album 2015…
- Future Drugs
- Forever Scum
- Nervewrecker
- Rhythm 0
- Enemies Closer
- Blessings
- Dead Actress
- Polarizer
- Ender
- No Risk
- Issachar
- Paradise Day
- Rage Of Youth
- Dead Artist
Je connais pas du tout les anciens du groupe, mais ce nouvel album est en effet une énorme tuerie!! Bourrin mais mélodique comme tu l’as parfaitement expliqué… J’attends une putain de sortie CD mais apparemment ce n’est pas prévu… ;(