En death technique avec une basse fretless proéminente, on pensait jusqu’à maintenant aux allemands d’Obscura, on peut désormais faire référence à Beyond Creation tant ce premier album des québécois brille d’un savoir faire déjà affirmé pour un groupe déboulant de nulle part.
Beyond Creation tissent des morceaux complexes aux mélodies intriquées boostées à l’adrénaline, avec une basse fretless virevoltant entre les riffs de guitares monopolisant surtout les aigus qui rappellent immédiatement Necrophagist avec une louche de groove en plus, et souvent en plus digestes et mélodiques. On sent même quelques influences deathcore sur des passages pesant dans les graves, mais l’esthétique globale est totalement death metal, les voix sont bien caverneuses et le jeu de batterie frénétique met l’accent sur le blast et la double grosse caisse.
En fait, ce qui permet à Beyond Creation de s’affirmer est la présence de 4 musiciens expérimentés apportant chacun une « touche » à leur musique. Le bassiste en particulier (il a joué avec Augury et dernièrement Quo Vadis), là où beaucoup ne font que suivre les guitares ou poser une chape d’infrabasses en fond est omniprésent, sa fretless apporte une coloration particulière à l’ensemble, ses mélodies sont originales et complémentent le son du groupe. Voir si dessous le titre « The Aura » introduit par un solo de basse mémorable, un petit passage mélodique superbe comme de nombreux qui parsèment et aèrent l’album. Le batteur n’est pas en reste, apportant nuances à un style souvent trop mécanique.
The Aura est simplement le meilleur truc que j’ai écouté dans le genre depuis le dernier Necrophagist – qui commence à dater – je préfère d’ailleurs largement à Obscura, eux-même fortement influencés par ces derniers dont ils sont compatriotes. Beyond Creation apporte la touche extrême québécoise bienvenue, la région étant connue pour ses groupes virtuoses (Cryptopsy, Neuraxis, Martyr, Unexpect, Ion Dissonance, Despised Icon). Chaque morceau développe des mélodies à la fois complexes et prenantes, je me surprend à siffler, des heures après leur écoute, des passages particulièrement marquants, et l’album a une cohésion certaine en terme de composition, qui rend son écoute fluide. Ce dernier point pourra cependant devenir un défaut si le groupe n’arrive pas à évoluer, j’espère qu’il arrivera à proposer un deuxième album qui ne sera pas qu’un « The Aura bis » tout en maintenant une telle imagination.
http://www.youtube.com/watch?v=BeVtjpnja6Q
Excellent album, avec effectivement un p’tit quelque chose (hormis la basse qui se taille la part du lion) qui les différencie des copains. Amateurs de Death technique ne boudez pas votre plaisir, même si perso je regrette le duo voix aiguë / voix grave que l’on retrouve maintenant partout.