Transatlantic – Kaleidoscope

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Style: Rock ProgressifAnnee de sortie: 2014Label: Inside Out

Le « All Star Band » du rock progressif est de retour ! Rappelons pour les néophytes qu’il s’agit d’un super groupe fondé en 2000 par les membres de quatre cadors du prog ou du métal progressif : Neal Morse (Spock’s Beard) aux claviers, Roine Stolt (The Flower Kings) aux guitares, Pete Trewavas (Marillion) à la basse, Mike Portnoy (ex – Dream Theater, The Winery Dogs, Adrenaline Mob et cent autres projets) à la batterie. On peut ajouter que tout le monde chante plus ou moins dans le groupe, et qu’il est souvent (un peu sur album mais surtout beaucoup sur scène) rejoint par un cinquième larron en la personne de Daniel Gildenlöw (Pain Of Salvation).

La carrière du groupe avait fort bien commencé avec deux excellents albums : SMPTe en 2000 suivi de Bridge Across Forever en 2001, puis avait été mise en suspens quelques années, chaque membre du groupe vaquant (en général avec succès) aux occupations de son groupe principal. Le retour au sur le devant de la scène de 2009 ne m’avait pas franchement convaincu, l’album The Whirlwind, composé d’un titre de plus d’une heure, était quelque peu indigeste et moins inspiré que les précédentes compositions du groupe.

Cinq ans plus tard, c’est donc un quatrième disque qui débarque, sur lequel le groupe est revenu à la formule des deux premiers albums à savoir deux « epics » (titres très longs, la marque de fabrique du groupe), et deux ou trois titres plus calmes pour aérer le tout, ce qui permet tout de même au disque d’atteindre la durée très correcte de 76 minutes pour 5 morceaux.

« Into The Blue », le premier des deux très longs titres de l’album, ouvre le bal très calmement avec un thème au violoncelle, repris par le groupe. Mais d’un coup tout s’accélère : on est en terrain connu , la basse ronde de Trevawas, la frappe reconnaissable entre mille de Portnoy, les riffs de guitares de Stolt, tout est là. Le titre alterne parties calmes, proches parfois de la jam, et parties plus pops aux refrains mémorisables et aux nombreux chœurs. Un gros solo de guitare Roine Stolt et une intervention vocale de Daniel Gildenlöw occupent le centre du morceau. Le tout passe comme une lettre à la poste, 25 minutes sont passées sans qu’on ait été tentés de regarder la montre.

Les trois courts titres centraux offrent une respiration avant le dessert. « Shine » est un titre qui commence calmement en guitare / voix , pour s’orienter vers une jolie ballade où les quatre membres du groupe donnent de la voix. Le titre est clos par un solo de guitare là encore très inspiré de Roine Stolt. « Black as the sky » est pour moi un des meilleurs titres que le quatuor ait pu écrire : Stolt est magique à la voix sur les couplets et le refrain chanté à plusieurs fait mouche, tout comme la partie instrumentale centrale où la basse chaude de Pete Trevawas se taille la part du lion. Ce titre est un vrai bonheur et devrait faire un malheur lors des prochaines prestations en concert. Beyond The Sun clôt cette trilogie centrale dans le calme et rappelle le titre « Bridge Across Forever » sur le second disque : une petite ballade classique à la Neal Morse : clavier, piano et cordes.

Le dernier titre du disque, « Kaleidoscope » nous en fait voir, sans mauvais jeu de mots, de toutes les couleurs. C’est une explosion de ce que le groupe sait le mieux faire en matière de progressif, le tout pendant une demi-heure qui file à toute allure. Les refrains sont travaillés, notamment au niveau de la qualité des harmonies vocales, sans doute encore plus poussées que sur les précédents disques du groupe. Le titre est marqué de l’emprunte de Stolt et fait donc plus Flower Kings que Spocks Beard (entendre aussi plus sombre).Le groupe se fend de son petit clin d’oeil à Pink Floyd avec un break qui rappelle furieusement « Us And Them ». On ne manque pas non plus d’emphase avec une superbe partie dans le troisième tiers du titre, signée Neal Morse ce coup-ci. Il est difficile de décrire précisément un titre à tiroirs comme celui-ci, mais on ne peut que constater que c’est une réussite !

En conclusion, ce disque se rapproche dans l’esprit et en qualité de Bridge Across Forever, sans atteindre le niveau du premier album, pour moi assez insurpassable, notamment en raison de l’alchimie qui émanait du groupe à l’époque. On a tout de même affaire là à un « All Star Band » qui ne déçoit pas et dont la qualité est supérieure à la somme des parties qui le composent : un sérieux prétendant au top 10 2014.

Un petit mot sur le CD de reprises qui accompagne l’édition limitée du disque, une tradition chez le groupe. Huit titres pour des reprises honorables mais souvent fidèles d’influences du combo. Entre titres convenus mais bien repris comme ce « And You And I » de Yes ou exercices plus périlleux comme « Indiscipline » de King Crimson, le choix des reprises s’aventure aussi vers des groupes moins connus comme le groupe de progressif néerlandais Focus ou celui de pop anglaise The Small Faces. Ce disque constitue un bonus sympathique sans être au niveau, pour le coup, des reprises présentes sur l’édition limitée de The Whirlwind.

Tracklist :
1 Into the Blue 25:11
2 Shine 7:26
3 Black as the Sky 6:43
4 Beyond the Sun 4:29
5 Kaleidoscope 31:53

Angrom

Chroniqueur

Angrom

Comme pas mal de gens, c'est par mon paternel que me sont venues bon nombre de mes émotions musicales. Éclectique en diable, mon daron, m'initia à la musique classique et rock essentiellement. Beatles, Rolling Stones et Elton John essentiellement furent parmi les premiers artistes à retenir mon attention. Imaginez ma stupeur quand un ami se présenta un jour chez moi avec des disques d'un groupe anglais, arborant une mascotte qui a l'époque m'avait paru horrible, mais me fascinait. Il s'agissait bien sûr d'Iron Maiden, dont je devins assez vite fan, intégrant ainsi un peu de métal dans mes écoutes, qui, à l'époque, suivaient plutôt la mode du moment. Metallica, Megadeth, Iggy Pop vinrent compléter ma collection d'artistes un peu plus péchus. Arrivé en école d'ingénieurs, un voisin de palier, voyant quelques disques de métal dans ma (encore petite) discothèque, essaya de m'entraîner du "côté obscur". Bien lui en prit, rétrospectivement. À l'époque, en 1998, Angra était au top, et c'est par ce moyen qu'il réussit son coup, me faisant sombrer dans une période heavy-speed, dont je ne garde plus grand chose aujourd'hui (mis à part Edguy et les trois premiers Angra). Une fois le poisson ferré, il passa à la vitesse supérieure en me passant des disques de Dream Theater. Coup de cœur direct pour Images And Words, un peu plus de mal avec Awake, mais la sortie de Scenes From A Memory en 1999 et plusieurs petits détails contribuèrent à faire de ce groupe un de mes groupes favoris, ce qu'il est encore aujourd'hui (une vingtaine de concerts au compteur). Suivant le groupe et tous ces side-projects c'est par Transatlantic que je m'intéressai aux groupes de rock progressif : Spock's Beard, Marillion, The Flower Kings, puis les grands anciens : Yes, Genesis (je considère encore aujourd'hui la période d'or de Genesis comme un des trucs les plus géniaux qu'on ait jamais écrit en musique), Rush (mon groupe n°1), plus récemment King Crimson. Sorti de l'école, je rencontrai sur Rennes la troisième personne à l'origine de mes grands tournants musicaux. Mon troisième maître m'initia aux sonorités plus saturées du death metal et du thrash qui pousse. L'éducation ne se fit pas sans mal, mais j'ai actuellement une discothèque de métal extrême bien fournie, que j'apprécie énormément. .J'en profitai pour découvrir un des groupes français les plus novateurs : SUP.Ou j'en suis aujourd'hui ? Sans doute un mix de tout cela. J'ai succombé également aux sirènes du rock alternatif (Tool, The Mars Volta, Porcupine Tree, Dredg). Je conserve quelques bases heavy que je ne renie pas (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Alice Cooper), et j'écoute beaucoup de métal progressif, si tant est qu'il s'éloigne de la technique pour la technique (Pain Of Salvation, par exemple). La trentaine a été également l’occasion de s’intéresser au Jazz, plutôt les classiques « hard bop », mais je ne crache pas sur une petite nouveauté à l’occasion. Je voue également un culte sans limites à Peter Gabriel et à Frank Zappa, hommes à la personnalité fascinante et musiciens expérimentateurs !

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Commentaire

  1. 4 musiciens se réunissent pour créer un « super-group » pour faire pratiquement la même chose que dans leurs groupes respectifs qui faisaient pas loin de ce que faisaient il y a des plombes les gars qui inventaient le prog. Perso, je n’en vois pas l’intérêt

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