Attention, déferlement de superlatifs à venir. Je préfère prévenir.
Sérieusement, comment font-ils? On cherche encore la faute de parcours des américains… Et on va encore chercher quelques temps, car ce n’est certainement pas The Hunter qui viendra alimenter la page encore vierge. Mastodon avait depuis peu (Blood Mountain en fait) pris un léger virage, ralentissant le tempo, faisant davantage appel à un chant apaisé et moins rageur, et partant dans des élans prog avec des relents d’années 70 dedans.
Après une tournée éreintante passée à jouer l’excellent Crack the Skye en intégralité, le groupe souhaitait avec son nouvel album, revenir à des formats plus directs et sortir du cadre du concept album, pour notamment retrouver le plaisir de jouer en live. Loin d’être un retour aux sources (jamais annoncé d’ailleurs), The Hunter reste dans la continuité de Crack the Skye, on retrouve les sonorités prog presque psyché, si chères aux américains. Mais comme ils l’avaient annoncé, le format de leur titre est resserré, avec 13 morceaux pour la plupart plus courts et effectivement directs, oscillant entre pâtés électriques bien furax (« Black Tongue » ou « Spectrelight » par exemple) ou montées prog magnifiques (« Stargasm », « Creature Lives » ou « The Sparrow » qui culmine « seulement » à 5 min 30) avec une tendance générale énergique mais finalement peu agressive. Et on ne s’en plaindra nullement tant tous les titres sont à tomber de qualité. Il n’y a rien à jeter, les tubes s’enchaînent, et l’on se surprend à les chantonner tout au long de la journée. Pourtant la première écoute peut laisser songeur, mais cet album aux atours particuliers (étonnante pochette qui divise et dont on découvre dans les vidéos du dvd la provenance et la fabrication – impressionnante, à quand un reportage dans le JT de Jean-Pierre Pernault?) met un peu de temps à dévoiler tous ses charmes et à rendre accro. Après quelques écoutes néanmoins la messe est dite et l’album tourne alors en boucle, et voilà finalement qu’il nous faut notre dose quotidienne.
On retrouve toutes les qualités techniques des hommes de Masto, tant dans les riffs imparables qui parsèment l’album, que dans les solos impeccables et mélodiques en diable, ou encore dans les cavalcades de fûts de Brann Dailor qui arrive toujours à époustoufler même sur des morceaux en apparence plus simples. On insistera sur ces mots « en apparence » car le travail du groupe est indubitablement à nouveau un gros travail de champion. On citera en particulier le travail sur les voix qui n’a jamais été aussi abouti : Brann fait désormais jeu égal avec ses compères Troy et Brent, l’affaire semble désormais entendue après avoir été initiée sur Crack the Skye. On retrouve cette fois des passages où les voix se superposent, des choeurs bien placés, bref une richesse vocale ébouriffante jamais atteinte auparavant sur un album de Mastodon. Ces passages sont magnifiques et sont les vecteurs de propagation des mélodies du groupe. Ajoutons une production toujours à la hauteur signée cette fois Mike Elizondo qui a travaillé avec des profils aussi variés qu’Eminem, Pink ou Avenged Sevenfold, production qui met parfaitement en valeur tous les atouts du groupe sur cet album.
A la fois accessible et riche, The Hunter est un nouveau chef d’oeuvre à inscrire au palmarès de ce groupe majeur de la scène metal/rock. Mastodon est décidément intouchable!
Tracklist :
1. | « Black Tongue » | 3:27 |
2. | « Curl of the Burl » | 3:40 |
3. | « Blasteroid » | 2:35 |
4. | « Stargasm » | 4:39 |
5. | « Octopus Has No Friends » | 3:48 |
6. | « All the Heavy Lifting » | 4:31 |
7. | « The Hunter » | 5:17 |
8. | « Dry Bone Valley » | 3:59 |
9. | « Thickening » | 4:30 |
10. | « Creature Lives » | 4:41 |
11. | « Spectrelight » | 3:09 |
12. | « Bedazzled Fingernails » | 3:08 |
13. | « The Sparrow » | 5:30 |
wow, chef d’oeuvre ? J’aurais pas été jusque là même si je trouve cet album effectivement très bon.
Pas encore un chef-d’ oeuvre mais le meilleur Mastodon pour moi; le plus abouti, le plus fun, le plus addictif, le mieux produit, et en prime, la plus belle cover ! Et oui rien que ça.