Premier album pour Witchorious, jeune trio francilien officiant comme son nom l’indique dans le doooom. Le thème de la sorcière est plutôt habituel dans le genre sauf que le groupe se sort des clichés en abordant des thèmes plus vastes: la détresse psychologique comme « l’inévitable destin de notre monde ».
A l’image de sa superbe cover façon vieille gravure, Witchorious nous entraine dans (quasiment) une heure inquiétante, presque hantée. Les dix titres de ce premier album se basent sur des riffs grassouillets, trainant leur épaisseur saturée façon Electric Wizard sans pour autant aller dans la copie. Blindés de variations, ces morceaux ont tout ce qu’il faut pour hypnotiser, que ce soit dans les phases très incisives (« Catharsis » où le chanteur s’énerve un peu, de quoi bien valider l’influence Mastodon annoncée) comme dans les plus planantes (« Eternal Night » où la bassiste, jusqu’alors cantonnée à quelques chœurs, prend les devants avec son chant très envoûtant).
Witchorious propose là un premier album à l’atmosphère occulte prenante, contenant des phases disons « traditionnelle » mais aussi de nombreuses libertés, comprenant certes quelques longueurs sans pour autant lasser l’auditeur. Production magnifiée par Francis Caste (Kickback, Comity…), signé chez Argonauta Records (Suma, Throes Of Dawn…), autant de signes qualitatifs mettant le trio sur de très bons rails. Et pour les réfractaires au doom de tradition, ces derniers sont invités à tester cet album qui par sa variété affichée tempère vraiment la répétitivité habituelle du genre. Un très intéressant premier chapitre, la suite du grimoire promet déjà d’être haletante.
- Monster
- Catharsis
- The Witch
- Blood
- Eternal Night
- Sanctuaire
- Amnesia
- Watch Me Die
- To The Grave
- Why
