En deux albums, Candy a connu une trajectoire très intéressante, passant d’un statut d’héritier d’Integrity ou de Power Trip (Good To Feel) avant d’y ajouter une grosse louche de noise/indus sur le très bon Heaven Is Here (2022). Le groupe de Richmond revient avec les mêmes intensions sur It’s Inside You, mixant à nouveau fureur punk hardcore avec des sons électroniques, et il y a même une double-surprise à la fin !
Candy revient en effet avec la même envie de distordre les sons et d’y ajouter des sonorités indus/electro venant parfaire le climat de tension, glissant généreusement dans le déshumanisé (« Dehumanize Me » ne mentant absolument pas). Avec une jolie palanquée d’invités allant d’Aaron Melnick (guitariste d’Integrity), Justice Tripp (Trapped Under Ice, Angel Du$t), David Gagliardi (Trash Talk), Mirsy (Fleshwater) et mmph (Sae Heum Han), It’s Inside You apparait essentiellement comme un déversoir de rage, brut et distordu.
« Essentiellement », car s’il sonne majoritairement dans la lignée de leur album précédent, entre punk hardcore, Candy a poussé encore plus loin ses envies annexes: foutant par ici une bonne rasade de néo metal (l’entame « eXistenZ », référence cinématographique collant bien au concept), puis surtout de l’indus mélangé à ça titillant un peu Code Orange (« It’s Inside You » et ses glitchs electro/drum’n’bass) voire de vieux Fear Factory ou encore Ministry (« You Will Never Get Me », sonnant comme une synthèse des deux). On retiendra aussi « Love Like Snow » où la voix de Mirsy et les beats de mmph viennent apporter une dose de sinistrose supplěmentaire à base d’une mélodie sucrée en apparence mais plus acide qu’elle n’en a l’air (fleurant bon le MSPAINT).
Puis il y a les deux derniers titres de l’album que je vous ai teasés dans l’intro de cette chronique… deux titres totalement electro (le dansable « Dancing To The Infinite Beat » et le plus twisté « Hypercore »), les guitares ayant été mises de côté au profit de gros beats accompagnant de grosses rythmiques (même infernales pour le premier). Hors sujet ? Pas le moindre du monde, ce final correspondant plutôt bien à ce processus de déshumanisation annoncé au début, les machines prenant alors finalement le dessus au milieu d’un climat ultra malsain. Le groupe poursuit donc sa mutation en groupe de hardcore du futur, un futur sombre, violent et éprouvant, ça fait bien longtemps qu’on ne rit plus au pays de Candy et ce n’est pas près d’arriver !
- eXistenZ
- Short-Circuit
- You Will Never Get Me
- It’s Inside You
- Love Like Snow
- Dehumanize Me
- Faith 91
- Terror Management
- Dreams Less Sweet
- Silent Collapse
- Dancing To The Infinite Beat
- Hypercore