Ce nouvel album marque un léger ralentissement dans le rythme des sorties des norvégiens de Leprous, puisque ce neuvième opus arrive 3 ans après le précédent, là où le groupe nous avait habitué à une sortie tous les 2 ans. Un délai probablement lié à la sortie l’an passé de 16, premier album solo d’Einar Solberg, chanteur du groupe à la voix angélique.
Pour autant Leprous a toujours des choses à dire armé de 10 nouvelles compositions qui possèdent tout ce qu’il faut pour combler les amateurs du groupe que nous sommes nombreux à être.
Et autant s’épargner une chronique inutilement longue en sautant à la conclusion : vous aimiez Leprous sur ces derniers albums (Aphelion et Pitfalls en tête), vous pouvez vous ruer sans réfléchir sur Melodies of Atonement. A l’inverse, si vous espériez que les norvégiens remusclent un peu leur jeu pour faire à nouveau parler le metal en eux, vous risque d’en être pour vos frais, le groupe ayant aussi un peu joué avec vos nerfs il est vrai, en mettant en avant avant la sortie de l’album, les titres qui sont probablement les plus agressifs de l’album : « Silently Walking Alone », « Atonement » (ces petits riffs saccadés) et « Like a Sunken Ship » (sur lequel Einar growle très brièvement, pour la première fois depuis très longtemps!) sont en effet certainement les 3 titres sur lesquels la facette metal de Leprous reparaît le plus sur l’album. Mais cela restait tout de même très ténu et très insuffisant pour aller jusqu’à constater que Melodies of Atonement s’éloignerait drastiquement du genre qu’affectionne la bande à Einar depuis un moment déjà (d’autant que beaucoup d’autres titres sont très calmes, les 3 derniers de l’album en particulier). Au contraire le groupe y consolide finalement ses acquis, en oeuvrant toujours dans un rock progressif aux accents électroniques encore et toujours bien présents, et qui continue de mettre en valeur la voix phénoménale d’Einar. Pourquoi s’en priver?
Car après tout, qui d’autre que Leprous fait du Leprous aujourd’hui avec ce même insolent talent ? Personne, hormis peut-être Einar en solo, mais rien d’étonnant puisque ce dernier incarne depuis un moment déjà, l’identité véritable du groupe dont il est le seul et unique véritable pilier.
Difficile donc de bouder son plaisir quand on aime le groupe, Melodies of Atonement multipliant tout au long de ses 51 minutes, les très bons, sinon même les excellents moments (avec en point d’orgue un titre conclusif franchement magnifique), même si l’on pourrait facilement reprocher au groupe de reproduire à l’envie le même schéma dans l’écriture de ses titres : en gros un démarrage en douceur, puis une progression crescendo, parfois ponctuée de quelques parenthèses plus calmes pour aboutir à une « explosion » vigoureuse qui voit Einar monter souvent dans les aigus à cette occasion. Ce n’est pas la présence d’un violoncelle sur « Limbo » qui amènera à faire un constat différent, mais difficile une fois encore de ne pas s’incliner, notamment face à la présence de ces choeurs bienvenus qui viennent seconder Einar sur la deuxième partie du titre. Tout cela est encore une fois remarquablement bien exécuté… Sans parler du son et de la production cristallins qui servent magnifiquement ces nouvelles compositions.
Bref, la messe est dite, et on ne voit pas ce que le groupe aurait à se faire pardonner ou pour quoi il chercherait à se racheter alors qu’il nous enivre à nouveau de ces 10 mélodies « rédemptrices » majestueuses…
Tracklist :
01 – Silently Walking Alone
02 – Atonement
03 – My Specter
04 – I hear the Sirens
05 – Like a Sunken Ship
06 – Limbo
07 – Faceless
08 – Starlight
09 – Self-Satisfied Lullaby
10 – Unfree My Soul