Aabode, c’est la rencontre entre l’electro et le death metal, mais attention, vous pouvez déjà effacer vos images mentales de dancefloor festif ! Ce jeune projet nancéien monté par deux anciens BVDK (indus/black metal) a en effet pour but de nous entrainer dans une version déshumanisée du death metal grâce à un important boulot sur les atmosphères aussi oppressantes que dissonantes.
Production qui sature un peu, effets sonores qui glitchent ici et là, batterie programmée allant souvent dans un nombre record de BPM, vocaux noyés dans l’écho (les rendant pas très distincts), voilà le charmant programme qui vous attend sur ce Neo-Age, premier album faisant suite à un EP (Moist) sorti l’an dernier. La mixture de death et d’indus du duo est délicate à décrire puisqu’elle ne suit pas vraiment de ligne directrice, alternant entre le glauque et la brutalité « réverbérée », et virant souvent à l’apocalyptique. Bref, tout sauf du confortable ici, il se dégage une aura générale ultra malsaine, radicale et glaciale à la fois.
Et chose étonnante derrière ce tableau, le groupe révèle sur le Bandcamp tous ses emprunts/samples, ces derniers se composant d’extraits de jeux vidéo et de hip-hop, ce qui justifie notamment la surprenante intro trap (mais distordue) de « Perpetual » ou le passage central de « Neo-Age » (empruntés à Freeze Corleone et Hamza).
A côté de ça, ce nouvel album sonne comme une version futuriste mais quasi lo-fi de groupes insaisissables comme Portal ou Imperial Triumphant, dégageant en plus une laideur qui intriguera les curieux et repoussera les moins téméraires (qui seront nombreux à mon avis au vu du climat nauséeux).
- Coral
- Perpetual
- Ayre
- De-Vore
- Neo-Age
- 2047 YOD
- Rem(ai)nder