Portal – Outre

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Style: death metal atmosphériqueAnnee de sortie: 2007Label: Profound Lore

Aussi fermé et répétitif que peut être le death metal, il existe des exceptions qui rendent au genre tout son sens. Portal est indubitablement l’un d’entre eux et leur pays d’origine y est peut-être pour quelque chose. Car, vivre en Australie quand on aime la musique sombre, c’est s’exposer a l’isolement d’une population dont la réputation est de s’intéresser uniquement au sport et à la bouffe. Un gros vide culturel générateur de replie sur soi afin d’échapper au commun des mortels et trouver sa propre voix. La Norvège et sa morale stricte nous avait donné le black metal, l’Australie nous donne aujourd’hui des groupes de death metal originaux et exceptionnel comme Ulcerate, Psycroptic et Portal.

Originaux jusqu’au moindre détail de leur apparence scénique, ce groupe de quatre anonymes déguisés par des masques produit une sorte de death technique qui pourrait être le résultat d’une rencontre entre Darkspace et Immolation si les premier décidaient d’apprendre à jouer du black metal aux second. Malsain, sombre et nébuleux, la musique de Portal semble venir d’un vortex dimensionnel tant les racines de leur musique se brouille dans un magma sonore obscure et impénétrable lors des premières écoutes.

A l’instar de Deathspell Omega et de Blut Aus Nord, ce groupe pousse le concept jusqu’à dissimuler leur apparence physique. Nul ne connait leurs véritables noms ou leurs visages. Et qui s’en soucierait de toute manière ? Une musique pareille est beaucoup plus efficace si elle produite par des visages inconnus que si l’on pouvait se rassurer derrière l’assurance de trace d’une humanité ne serait ce qu’un peu normal.

Cependant, contrairement aux deux projets susmentionnés, Portal interprète sa musique sur scène. Les masques ne sont toutefois pas du même registre que ceux de Slipknot ou de Mr Bungle à leur début. En fait, alors que les costumes de Slipknot criaient dès le départ « nous sommes méchants », ceux de Portal semblent vouloir dire : « nous ne sommes pas de votre monde ».

Guitariste, bassiste et batteur sont donc habillés de costumes noirs, d’un masque d’épouvantail et d’une corde pendant de leur cou jusqu’à leurs pieds. Des damnés. Le chanteur par contre pousse l’originalité à porter en plus de son costume noir une horloge. Oui, une horloge. Une idée qui peut paraitre ridicule par écrit mais qui prend pourtant tout son sens une fois que l’on écoute la musique.

The Curator (pseudonyme du chanteur) n’aurait pas pu porter un accoutrement différent. Ces gens ne pourraient pas faire de concert sans car c’est cela qui permet à la mystique crée par la musique de se prolonger lors de l’expérience scénique. La séparation est donc faites entre le quotidien et la musique, espace d’expression personnelle libéré de toutes contraintes. Revêtus de leurs habits d’apparat, les musiciens de Portal peuvent créer ces chansons noires et fascinantes dont la classification dans un genre appelé le « death metal » a beaucoup plus de sens que pour tout ces groupes qui ne composent que des chansons violentes et complexes en oubliant toutes émotions.

Outre, de la même manière que Scepia (leur premier album) mais avec des chansons beaucoup plus lente et cataclysmique, continue de forger l’héritage d’un groupe qui en inspirera surement plus d’un, bien au-delà des frontières maritimes de leur pays isolé. Un véritable monolithe qui aspire toute lumière et ne projette que le dégout d’un quatuor à l’égard de ce continent si ensoleillé qui les entoure.

  1. moil
  2. abysmill
  3. heirships
  4. omnipotent crawling chaos
  5. black houses
  6. outre
  7. 13 globes
  8. sourlows

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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6 Commentaires

  1. RBD says:

    Heu… Je crois qu’Ulcerate est un groupe néo-zélandais et non pas australien… Mais ça ne gêne en rien la démonstration qui cite ce groupe.

  2. ellestin says:

    un groupe qui suinte bon la dépravation, mais pas de quoi en chier une pendule en ce qui me concerne.

  3. Bernard says:

    Sorte de mélasse sombre, rencontre improbable (?) entre Incantation période Diabolical Conquest et le black metal le plus malsain pour l’ambiance générale. Un album a écouter et réécouter mainte fois pour tenter de comprendre l’OVNI… Pas l’album du siècle pour sûr, mais quand même plus intéressant que nombre de choses sorties depuis l’an passé. Pour public averti!

  4. Ø says:

    Putain d’énorme.

  5. Yohm says:

    Il y’a une sorte d’addiction très étrange autour de cette musique. C’est pas à proprement parlé une musique accessible, mais elle crée une sorte de lien. On y revient toujours parce qu’elle tisse à merveille une sorte de trame inconnue faite de son gluant et de rythme informe.
    On est en pleine représentation sonore d’une bouquin de Lovecraft c’est sûr.
    Mais là où ça rigole plus, c’est que le côté romanesque et lyrique de Lovecraft c’est complètement dissous dans ce magma sonore.
    Ce que j’aime le plus au monde en ce qui concerne la musique, c’est d’être surpris. Et là, la surprise est de taille.
    Je poste peut être ce petit commentaire en retard, mais c’est juste parce que le dernier album Swarth est encore un cran au dessus de Outre.
    Il y’a qu’à voir le trailer qu’ils ont fait.
    C’est presque « Lynchien ».

  6. Yohm says:

    Et les fautes d’orthographes je sais C’est carrément trop la honte mais je suis du genre à penser plus vite que mes doigts et surtout je me relis pas.

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