Exist – Hijacking the Zeitgeist

Exist est un groupe américain, assez confidentiel, même si certains de ses membres ont une certaine notoriété sur la scène Death. Il revient avec Hijacking the Zeitgeist, un album compact et intense qui marque une nouvelle étape dans leur carrière. Découvert grâce à leur précédent opus, j’avais été intrigué par le parcours de leur chanteur-guitariste Max Phelps, également connu pour avoir joué avec Cynic et dirigé sur scène un des groupes hommage à Death (Death to All), occupant ainsi symboliquement la place de Chuck Schuldiner. Ces expériences transparaissent dans le son d’Exist, avec des influences palpables de Death, tout en adoptant une esthétique nettement plus moderne ce qui les place dans l’ombrelle générale du metal progressif avec un coté avant-gardiste.

Meme si leur musique est souvent mélodique, elle a une base extreme, elle combine brillamment le metal progressif, le djent et le death technique, tout en intégrant des mélodies issues du jazz fusion. Un mélange qui intéressera des amateurs de ces genres mais risque d’intriguer la majorité. Changements de rythme abrupts, harmonies dissonantes, un travail de guitare particulièrement remarquable, avec des riffs étranges et complexes qui font leur signature: la musique d’Exist est bizarre et ne sera jamais populaire.

Les vocaux clairs de Phelps, qui peuvent parfois sembler nasillards, divisent souvent les auditeurs, mais complètent généralement bien l’instrumentation lourde et sophistiquée, et donne de la variété à l’ensmeble. Si ce nouvel album n’est guère plus accessible que leurs précédents, il préserve une complexité et une intensité qui sauront séduire les amateurs de Between the Buried and Me ou Gorguts. On notera également un aspect introspectif dans les paroles, reflétant une critique sociale contemporaine, en phase avec le titre de l’album.

Dans l’ensemble, Hijacking the Zeitgeist est un projet solide qui mérite davantage de reconnaissance. Il est regrettable que le groupe reste en marge de la scène metal progressif, malgré une capacité indéniable à repousser les frontières du genre.