Le dernier album de Between the Buried and Me, The Great Misdirect, avait un peu déçu certains après un Colors à peu près encensé partout. Aucune déception pour moi, je n’attendais pas non plus du groupe qu’il se révolutionne à chaque album. Entre des tournées incessantes autour du monde, le groupe revint en 2011 avec un 7ème album, The Parallax: Hypersleep Dialogues, qualifié d’EP mais comportant tout de même une demi heure de musique pour 3 titres.
Les mêmes critiques peuvent être formulées à l’encontre de cet album qu’aux précédents, influences pompées, combinaisons de styles improbables et hétérogènes, défauts qui se retournent aussi bien en arguments positifs. Pour moi Between the Buried and Me s’affichent au sommet de leur metal melting pot d’influences parfaitement digérées, accouchant de 3 titres d’une limpidité exemplaires sur une dizaine de minutes chacun, explorant un large spectre sonore rock/metal, avec quelques courtes incartades de délires dont ils parsèment chacune de leurs sorties.
Une des qualités de ces 3 morceaux justement est peut-être que le groupe n’essaye pas de prouver quoi que ce soit, mais propose simplement 3 excellents morceaux dans leur style poléiforme. D’un groupe de metalcore cherchant à impressionner par une virtuosité hors pair et une connaissance encyclopédique du rock progressif, du metal et du hardcore dans leur ensemble, le groupe est devenu une véritable figure du metal américain actuel, influençant à leur tour au passage toute une génération de jeunes musiciens, et n’ont plus grand chose à prouver.
Moins chaotique, moins fouillis, Parallax ne perd pour autant rien en agressivité, en complexité ou en variété par rapport à ces prédécesseurs. Là où la surabondance d’informations de leurs albums précédents tendait à saouler sur la durée, le format EP 3 titres leur sied comme un gant, ces 30 minutes contiennent assez à se mettre sous la dent pour être rassasié sans risque d’indigestion.
L’intro est psychotique, au piano et synthés puis vrombissement de violons déboulent sur un festival de blasts, de notes, le flot des riffs s’agençant les uns dans les autres est ininterrompu, puis les vocaux arrachés cèdent la place à des refrains de rock progressif de toute beauté, des interludes calment le jeu pour ensuite se relancer dans du riffing typique deathcore actuel, ou plus proche du metal prog, avec la touche de talent qu’appose le guitariste Paul Waggoner et qui les distingue du lot.
A savoir que cet EP Hypersleep Dialogues est supposé être le prologue d’un album sensé sortir cette année sur Metal Blade Records, le groupe ayant changé de label pour la sortie de cet EP. C’est la première partie d’un concept thématique au niveau des paroles qui se poursuivra sur ce nouvel album qui, je fais confiance au groupe, devrait surprendre son monde. Ils sont en tout cas attendus au tournant.
01. Specular Reflection
02. Augment of Rebirth
03. Lunar Wilderness