Petit rappel (ou nouvelle information si Eklektik est votre seule source d’info -lol-, puisque nous avions zappé la chronique du premier album) : the Halo Effect est un super groupe monté par les anciens In Flames : Jesper Strömblad, Niclas Engelin, Peter Iwers, et Daniel Svensson. La bande étant complétée par rien de moins que Mikael Stanne qui fut chanteur d’… In Flames sur le premier album Lunar Strain (sorti en 1994), et qui est aussi évidemment le chanteur des patrons du genre, Dark Tranquillity.
Cette jolie bande de vétérans du mélodeath a donc sorti un premier album en 2022, Days of the Lost, un bien bon album très encensé par les nostalgiques du melodeath de la grande époque notamment. L’humeur du moment n’était pas au melodeath me concernant à l’époque, voilà pourquoi j’avoue avoir très vite zappé cette sortie.
Alléché par la jolie pochette de son successeur (j’aime les pochettes vertes, allez savoir pourquoi) j’ai lancé distraitement l’écoute de ce March of the Unheard à sa sortie le 10 janvier dernier. Et j’ai sincèrement pris ma petite claque : ça faisait bien longtemps que je n’avais pas autant pris mon pied avec un album de melodeath pur (j’entends par là que le dernier In Flames, et les derniers Soilwork, tout bons soient-ils, ne sont pas à proprement parler des albums de pur melodeath même s’ils en contiennent des bribes). A tel point même que je me suis retrouvé à écouter du Mikael Stanne du matin au soir en rattrapant notamment mon retard sur les 3-4 derniers albums de Dark Tranquillity que j’avais – à tort – ignorés, mais c’est une autre histoire partiellement déjà racontée… (Ceci dit si vous ne l’avez pas écouté, il faut absolument écouter ce bijou qu’est Atoma, le cru 2016 de DT).
Le savoir-faire de ces mecs est tout de même assez épatant, leur capacité inouie à pondre en 2025 des hymnes de melodeath dont on aurait pourtant pensé qu’il n’était plus possible d’en inventer après autant d’années suivant l’âge d’or du genre : « A Death that Becomes Us », « March of the Unheard », « Detonate » (qui me fait penser à du Soilwork de la grande époque), « Conspire to Deceive », « Cruel Perception », « The Burning Point »… Je pourrais finalement presque citer tous les morceaux que compte l’album.
Il y a certes quelques titres dispensables comme l’intermède « This Curse of Silence » (qui vaut tout de même pour son enchaînement jouissif avec le morceau-titre), ou la conclusion « Coda » qui reprend le thème du morceau-titre en mode folk-acoustique à l’ancienne (un peu clichesque et on a connu plus intéressant et moins grandiloquant en terme de réalisation), et au rayon des récriminations, j’avoue ne pas être fan de la présence de violon sur « Between Directions », qui le rendent un peu trop gnangnan dégoulinant alors qu’il se serait parfaitement suffit à lui-même sans cet excès de sucre/guimauve.
Tout cela ne sera rien face au pied du tonnerre qu’on prend à l’écoute de cet album pour peu qu’on ne soit pas rétif au genre évidemment. Et si d’aventure vous n’en aviez pas assez, vous pourrez en reprendre une louche en vous procurant l’édition limitée qui contient 3 titres bonus. On ne se fout pas de la gueule du monde chez les suédois! Le premier, « The Path of Fierce Resistance » ayant été diffusé il y a quelques mois comme « single » standalone, n’est pas particulièrement inoubliable, mais je suis plutôt amateur des deux suivants : « The Defiant One » a pour lui un joli refrain très mémorisable et qui s’incruste très vite dans la tête, et si l’on comprend que « Become Surrender » ait été écarté en raison de son style incorporant de façon surprenante une bonne louche de metal moderne, cela reste un titre très sympathique, et un bonus de facture très satisfaisante.
Mes amis la situation est simple : si vous avez au fond de vous un peu d’amour qui subsiste pour ce genre qui a aujourd’hui perdu de sa superbe faute de représentants de poids et de goût pour l’incarner, vous allez vous régaler avec the Halo Effect qui nous proposent simplement avec March of the Unheard, un bon cran au-dessus du premier album, le meilleur album de melodeath pur (j’exclus de l’équation aussi Dark Tranquillity qui reste un groupe monstrueux mais dont le melodeath est plus mélangé/mixé avec quelque chose de plus gothico/moderne) sorti depuis de nombreuses années.
LE premier album à ne pas louper en ce début de nouvelle année me concernant!
Tracklist :
01 – Conspire to Deceive (3:57)
02 – Detonate (3:58)
03 – Our Channel to the Darkness (3:28)
04 – Cruel Perception (4:04)
05 – What We Become (3:46)
06 – This Curse of Silence (2:00)
07 – March of the Unheard (2:59)
08 – Forever Astray (3:40)
09 – Between Directions (4:28)
10 – A Death That Becomes Us (4:06)
11 – The Burning Point (3:47)
12 – Coda (3:53)
Bonus tracks édition limitée :
13 – Path of Fierce Resistance (3:39)
14 – The Defiant One (3:11)
15 – Become Surrender (3:34)