This Was an Ocean (2025) est la nouvelle sortie d’un groupe nommé Diagonal Path, projet solo du multi-instrumentiste new-yorkais Brendon Flynn, et il est franchement étonnant de voir à quel point cela reste sous les radars, zéro mais vraiment zéro communication autour. Flynn sait pourtant attirer des collaborateurs de premier plan : son précédent album faisait appel à Baard Kolstad de Leprous à la batterie, et cette fois il a enrôlé Dirk Verbeuren, dont la précision métronomique n’est plus à louer. Ajoutez un solo invité de Mark Lettieri (de Snarky Puppy, entre autres) et vous obtenez un casting qui, d’ordinaire, ferait beaucoup parler dans le milieu prog/metal.
Sur le plan musical, le titre phare « This Was an Ocean » sert de carte de visite : il s’ouvre sur un arpège qui rappelle clairement un motif de l’ère du premier album de A Perfect Circle, puis pivote vers un prog metal moderne et élégant — lignes limpides, harmonies ombrées, virages serrés centrés sur le riff plutôt que sur la démonstration. Le solo de Lettieri est mesuré et chantant, plus conversation que déballage, et le travail de grosse caisse de Verbeuren file au cœur de l’arrangement comme une colonne vertébrale. Côté chant, Flynn est en grande forme : les mélodies sont ciselées et mémorables sans écraser les guitares, tandis que les textures plus rugueuses montrent de la palette et du contrôle, loin d’un registre uniforme.
Sur l’ensemble du disque, Flynn équilibre vernis et impact. Les guitares sont mises en avant sans prendre toute la place ; les nappes et delays ajoutent de la profondeur sans brouillard ; les transitions paraissent naturelles plutôt que « casse-tête ». L’écriture privilégie des montées en puissance intentionnelles — des architectures couplet/pont qui s’ouvrent en refrains panoramiques — plutôt que la technique pour la technique. Et lorsque la musique se noue en métriques impaires et en verrouillages batterie/cordes graves, elle retombe toujours sur des motifs que l’on retient encore quelques heures plus tard.
Tout cela rend la faible exposition du projet d’autant plus déroutante. Avec des contributeurs de ce calibre et un matériel aussi focalisé, on s’attendrait à davantage de bruit autour de cette sortie. Si votre zone de confort, c’est le metal progressif contemporain à colonne vertébrale mélodique et légère teinte fusion, This Was an Ocean est une recommandation évidente — affûté, mélodieux et discrètement sophistiqué. Piste clé : « This Was an Ocean », pour la manière dont elle salue le canon alt-rock avant d’embrayer sur sa propre foulée assurée.
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