Antigama, fondé par deux vétérans de la scène polonaise, s’apprête a prendre en otage l’attention de tout les fans de grindcore une fois que leur prochain album, prévu pour l’année prochaine chez Relapse Record, sortira. Et ce n’est pas une prévision que je fais à la manière d’un Nostradamus car il n’y a aucune chance pour qu’elle ne s’accomplisse pas. Antigama est fait pour être un des grands noms du grindcore. Et en réalité, ils le sont déjà, rien qu’avec cet album (qui n’est cependant pas le premier, la constitution d’une réputation supposant toujours une flopé de EP et de splits) qui les impose comme un groupe unique qui reprends le flambeau des mains de Napalm Death et de Brutal Truth et balance le tout vingt kilomètres plus loin sans même faire attention à la concurrence. Concurrence, quelle concurrence ? Vous en connaissez beaucoup des groupes de grindcore qui enchaînent des riffs grind ou noise tout en faisant preuve d’une maîtrise incontestable de leurs instruments sans jamais tomber dans les clichés d’un genre aussi facile d’accès qu’un terrain miné. Oui, je suis enthousiaste, et j’espère que ça se sent, parce que vous devez connaître ce groupe.
Comment décrire l’ampleur de la chose ? Bon, rappelez vous la première fois que vous avez pris une claque en écoutant Brutal Truth. Vous vous êtes sûrement demandé où ils pouvaient bien aller chercher tout ça. Et bien Antigama, c’est la même chose, mais trois fois par chansons. Et pas des chansons longues non plus, la plupart ne dépassent pas les deux minutes. En fait, ce qui est formidable avec ce groupe, c’est que chaque musicien ne s’épargne pas des efforts pour être original. D’abord, la batterie. Pas d’effet en vue, c’est bon pour les oreilles. Mais surtout, ce jeu est varié. Rapide, capable de bonnes accélérations comme le demande le style pratiqué (qui malgré son aspect brut et très varié et reste résolument grindcore) mais aussi amateur de rythmiques qui s’arrêtent et redémarrent brutalement. Ajoutez à cela un bon usage des cymbales et vous avez une poignée de chansons passionnantes rien que par leur jeu de batterie. Ensuite, les riffs restent constamment abrasifs et discordants mais jamais dans le même registre. Pas que Antigama soit de ceux qui aiment varier les genres constamment. Grind, vraiment très grind, mais pas non plus simpliste puisque la guitare s’accorde avec le rythme pour ainsi développer un dynamisme qui ferait passer Agoraphobic Nosebleed pour un groupe de doom.
La voix quant à elle est tout aussi intéressante car évitant de tomber dans l’indécodable borborygme vocale du goregrind et allant même jusqu’à passer dans un registre plus chanté (presque à la manière d’un Page Hamilton sur les premiers albums de Helmet, histoire de situer le registre) comme sur la chanson « Sorry ». Mais c’est déjà malheureusement la fin et le neuvième titre ne propose pas plus de grind mais une chanson électronique couverte de sample d’un discours d’inconnus où des grésillements discrets s’ajoutent pour former une fin d’album qui replonge l’auditeur dans un état de perplexité complète. D’ailleurs, des samples sont aussi présent tout au long des chansons. Histoire de vous faire comprendre que ici, quand on peut placer pleins d’idées géniales dans une même plage, et que ça ne dérange pas la cohérence du tout, on ne se prive pas. Antigama, tout en jouant dans un registre facilement identifiable malgré tout, offre une vision original et innovante de ce que l’on connaît généralement dans le registre grindcore et se place en compagnie de Fuck the Facts ou de !T.O.O.H.! dans le groupe de ceux qui se servent du grindcore pour ne pas servir des clichés mais des chansons originales et excellentes.
- seed
- izaak
- jazzy
- starshit
- how
- the view
- wounded butterfly
- sorry
- zeroland
Unité de temps = quand ; Lorsque tu veux dire ‘sagissant de’ c’est « quanT à »… Donc « la voix quant à elle »…
http://www.eklektik-rock.com/fanadziks.php?id=6
Les compagnons de label des excellents Third degree !!! Un groupe à surveiller !!!
Le grind que j’aime.