Relapse a décidément du flair pour signer des groupes dignes d’intérêt. Après Rwake, Antigama et Car Bomb cette année, ils accueillent ainsi Baroness pour la sortie de ce premier « full-legth », alors que le groupe est précédé par une solide réputation grâce à plusieurs tournées américaines et déjà une tournée européenne avec Torche, ainsi que 2 Eps qui avaient préparé le terrain pour ce The Red Album.
Les 2 Eps ayant été enregistré il y a plus de 3 ans, le groupe a eu le temps d’évoluer, et on le constate immédiatement à l’écoute de The Red Album. Ainsi certains amateurs de First et Second resteront peut-être sur leur faim en terme de gros son à 6 pieds sous terre en découvrant une orientation moins rude et agressive, aux vocaux moins hargneux. On a par contre à faire à des morceaux aux arrangements plus mélodiques et progressifs, en fait un bond au niveau composition. Le propos reste quand même costaud, les riffs sont bien pesants, affûtés et grinçants, mais les guitares sont moins saturées et l’orientation moins rentre-dedans que sur les Eps. Cette évolution est loin d’être un reproche à mon sens, la musique y gagnant sur d’autres domaines, en particulier au niveau de l’ambition de l’écriture, ce qu’elle perd en son graisseux sludge.
Personne n’aura manqué de trouver un parallèle entre l’évolution de Baroness avec celle de Mastodon, les 2 groupes se dirigeant de plus en plus vers des horizons plus mélodieux et progressifs. La similitude dans la démarche est d’autant plus facile à pointer du doigt que les 2 groupes viennent du même coin des Etats-Unis et partagent à l’évidence un certain background musical inné, un côté redneck brut de décoffrage allié aux mélodies blues du rock local, qui se révèle dans leur musique. Baroness multiplie donc ici les mélodies bluesy/stoner, fait se croiser les 2 guitares dans des arpèges concurrents ou des riffs harmonisés, quand ce n’est pas des staccatos quasi heavy metal (comme sur un « The Birthing » tout simplement jouissif). La rythmique n’est également pas en reste avec un batteur porté sur la nuance, qui n’en colle pas partout comme un certain Brann Dailor, mais se lance fréquemment dans des roulements bien sentis sur la caisse claire.
Le son clair est à l’honneur sur certains morceaux, lors de longues intro mélodiques presque psychédéliques, un interlude acoustique -« Cockroach En Fleur »- est même présent entre 2 morceaux bien puissants. Il y a finalement peu de chant mais on constate une évolution sensible à ce niveau, certaines incursions chantées à la limite de la saturation, un peu à la façon dont a évolué le chant d’Aaron Turner d’Isis, sont particulièrement bien senties (sur « Wiling Wintry Wiind » par exemple). Par ailleurs ses cris rauques s’adaptent parfaitement aux moments où la musique s’emballe.
Baroness proposent là un bien bel album, rien à y jeter, tous les morceaux proposant leur lot de mélodies marquantes, riffs d’anthologie, évolutions épiques, sans même le début d’un essoufflement, les derniers morceaux étant aussi bons que les premiers. L’artwork est également réussi, dessiné par John Baizley, guitariste/chanteur du groupe et également artiste pour d’autres groupes (on a pu voir son travail sur les derniers Pig Destroyer et Darkest Hour entre autres). Les amateurs des groupes cités ou de Capricorns, Kylesa, Pelican ou même Clutch pour être vaste devraient forcément apprécier, dans tous les cas la découverte vaut le coup, Baroness font clairement partie du haut du pavé des groupes insufflant intelligemment un esprit rock n’roll dans leur metal.
- rays on pinion
- the birthing
- isak
- wailing wintry wind
- wanderlust
- cockroach en fleur
- aleph
- teeth of a cogwheel
- grad
- o’appalachia
- untitled
Voilà un album hautement interessant qu’a sorti ce jeune groupe fort prometteur et talentueux. Juste un détail, je ne trouve pas grand chose de sludge là-dedans, j’y vois (ou entend plutot) plus une espèce de metal/stoner rock qui se fond dans les courants psyché et prog. Bon point : Ils évitent d’être pompeux, ce qui aurait pu être le cas car le défi peut sembler quelque peu ambitieux voire casse gueule au départ. Aussi j’estime la prod, bien que plus lisse que sur les eps, assez adaptée à la musique ici produite, claire et puissante à la fois. Red album est un album remarquable de bout en bout, Baroness frappe fort avec ce premier album aussi séduisant qu’addictif. YEAH !
génial le name dropping… et pour la énième fois, ce n’est pas du sludge bordel… écoutes EHG et tu en aura une définition.
par contre j’adore également cet album même si l’overdose d’écoutes à sa découverte lui a été quasi fatale tant il est facile d’accès. je vais le laisser reposer quelques temps.
Très bonne chro Jonben (bien meilleure que celle que j’ai faite…).
Je vais pas redonner mon avis (direction VS), juste pour dire que c’est pour l’instant mon album de l’année et de loin. Une musique raffinée, magnifique, mélodique avec plein de délicatesse.
Rien de Sludge en effet, même moi je l’ai cité mais je regrette, pas bien grave.
Somptueux.
Putain un chroniqueur de VS qui admet qu’une de ses chros puisse être moins bonne qu’une autre???
Mais que fait la police!
J’aime beaucoup cet album, sa compléxité dissimulée me satisfait au plus haut point.
Baroness, c’était mieux avant !
Pas accroché, quitte à écouter un truc du genre le dernier taint me botte d’avantage, là jtrouve ça trop léger, le chant manque de couille, jtrouve qu’il fait passer bien peu d’émotions, trop clair/aérien
Vous allez pas finir avec votre idée de réduire le sludge à un seul groupe? T’inquiète inthese je connais EHG plus que tu n’as l’air de le croire et je vois clairement le côté sludge dans le côté braillard et les riffs lents et groovy de Baroness, même si effectivement il a été bien dilué depuis les eps, comme je l’indique dans ma chro.
ne vas pas croire que je t’en veux Job’, j’t’aime bien tu sais mais là quand je vois que tu qualifie ce groupe de sludge, j’y peux rien, j’ai les poils qui me hérissent, et pourtant je ne suis plus un fervent amateur du style. quant à cantonner le style à EHG, non, c’est juste ce groupe est le point d’ancrage du truc et tous les autres groupes qualifiables de cette étiquette ont un quelconque rapport avec EHG. Baroness n’a jamais eu la moindre parcelle de sludge dans son, des premiers ep’s à aujourd’hui. le qulaifier de stoner progressif passerait encore, mais du southern rock.sludge, je me dis que tu n’en a pas vraiment écouté jusque là. ce n’est pas une moquerie ou autre, genre ‘tu n’y connais rien’, juste que je crois que tu te méprends. (pardon d’avance pour les fautes de frappes et les mots oubliés)
Putain Inziz, là tu pousses un peu quand même. A chaque fois l’utilisation du terme sludge donne lieu à des débats interminables… Quand on lit « ce qu’elle perd en son graisseux sludge. » on comprends assez bien ce que Jonben veut dire, non? J’ai déjà lu des trucs largement plus idiots ici ou sur d’autres sites et si je voulais chier dans la colle je dirais que stoner progressif est tout aussi peu pertinent puisque le son de Baroness n’a rien de stoner. Et toc. Mauvaise foi moi? Jamais! Ceci dit, cet album m’accroche pas vraiment, je suis plus fan des 2 EPs et du split avec Unpersons. D’accord pour le parallèle avec Mastodon, l’évolution des 2 groupes est assez similaire à différents points de vue.
Tiens inthese, je suis d’accord dans l’ensemble avec cet article : http://en.wikipedia.org/wiki/Sludge_metal qui je suppose doit surement en faire bondir certains, ceux qui n’admettent pas que les styles évoluent, mais après tout chacun a le droit d’avoir sa vision.
ça commençait bien jusqu’au second paragraphe des subgenres. atmopheric sludge, non mais LOL quoi, appelons du post hardcore et du post rock par leur nom, Mogwai du sludge, hahaha. Bernard: le débat est interminable parce que les inventeurs d’étiquettes ne veulent pas reconnaitre leur tort. quant au ‘stoner progressif’, je n’ai jamais dit que j’approuvais (seulement fermer les yeux) mais je sais qu’ici comme un peu partout, on aime coller le mot stoner dès que le son est un peu lourd et qu’il y a un tant soit peu de groove. le porchian EW aussi sera qualifié de stoner ou de sludge? ces genres semblent rencontrer un certain succès ces derniers temps, raison de plus pour ne pas laisser devenir ces étiquettes jusque là préservées aussi galvaudées que bien d’autres. je vais vous envoyer Darkmore et là vous allez comprendre votre douleur héhé.
Les deux premiers EP étaient sympas, mais là Baroness s’est vraiment râté. Chiant du début à la fin ! C’est tout ce que j’ai retenu. Après une demi-heure on a déjà envie d’arrêter (et l’album fait presque le double). 07/20
ça rassure de voir qu’on est pas le seul à trouver ce disque carrément bof, la notation qu’on lui attribue ici et là à de quoi interloquer, fin bon
MNML, comme tu le dis plus haut, tu trouves l’album trop léger/clair, sûrement aussi trop southern rock et prog, c’est tout simplement que tu préfères ce genre de musique dans une version plus agressive et directe, ça n’a rien à voir avec la qualité de cet album, qui possède assez d’arguments pour mériter tout de même plus que 7/20 non?
MNML se prend pour l’apotre du bon goût, il n’a pas aimé, donc le peuple devrait avoir le même avis…Avé MNML