Have A Nice Life – Deathconsciousness

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Style: rock shoegaze/new wave & industrielAnnee de sortie: 2008Label: Enemieslist

Have a nice life…Ou comment faire contraster le titre d’un groupe avec son contenu musical.
Voici le projet de deux étudiants en Histoire qui s’est décidé, il y a aujourd’hui presque 2 ans, de produire, mixer et bien sur composer la musique de ce double album conceptuel entièrement à leurs frais. Rien que pour la démarche, un seul mot s’impose : chapeau.
Conceptuel je disais, car « la mort de la conscience » semble être le constat d’une étude faite sur les us et coutumes d’une certaine secte médiévale. Je ne saurai en dire plus, faute d’informations plus précises… On se concentrera plutôt sur la musique, puisque c’est avant tout ce qui nous intéresse ici.

Ce duo a créé une bande son où les termes « espoir » et « joie » semblent rayés de leur vocabulaire. Ce Deathconsciousness est une ode à la mélancolie, à la tristesse, à la noirceur et au mal-être. Tout un programme n’est-ce pas? Pas d’ironie mal placée cela dit, car tout est superbement inspiré, composé et pensé durant 70 minutes. Cette musique est faite de silences, de contrastes entre mélodies douces et guitares noisy, de crescendos bien sentis, sons en tous genres renvoyant aussi bien au post-rock du Mogwai bruitiste des débuts, la new-wave triste de Joy Division, le shoegaze de My Bloody Valentine ou Ride ou encore les incursions pop, les ambiances industrielles et métalliques d’un Nine Inch Nails.

Malgré toutes ces références connues du rock indie des années 80/90, le duo parvient à se créer un territoire sonore qui lui est propre, où il peut exprimer et mettre en peinture des sentiments divers et cela de façon peu prévisible et excellemment interprétés. Ces types jouent une musique qui semble être un moyen et une fin en soi, une sorte de catharsis nécessaire, vitale, dont l’écoute doit faire du mal pour faire du bien. C’est là le sort de toute musique jouée avec ses tripes, avec son âme, or c’est ce qui crève les tympans à l’écoute de ces 13 manifestes n’ayant aucune catégorisation valable digne de ce nom. Have A Nice Life n’appartient à aucun courant musical : il est en effet bien plus que la somme de ses influences, il s’en imprègne et recrache son propre venin, sa propre vision des choses.

Deathconsciousness n’est pas un voyage de tout repos, car si son ambiance vaporeuse « provoquée » par les aléas d’une production maladroite, peu claire, brouillonne et pourtant paradoxalement adaptée au contenu, ce dernier se révèlera au fil des écoutes bien moins « poli » que ce qu’il n’y parait au premiers abords. A savoir : quelque chose de malade, fatigué, poisseux, triste. Et très beau.

Non, ce double album n’est pas « parfait », ce n’est pas un chef-d’oeuvre. Il possède quelques longueurs et deux ou trois titres sont en-dessous du reste. Ca, c’était histoire de chipoter.
Car Have A Nice Life n’est pas là pour être hype, in, ou encore le « nouveau leader d’une nouvelle scène d’un nouveau mouvement musical (ce qui ne serait pas tout à fait vrai, qui plus est) que l’on se doit absolument de découvrir », bla bla bla.
Have A Nice Life se doit d’être découvert, oui, mais pour ce qu’il est.
Parce-qu’il est nécessaire, aussi bien pour eux que pour nous.

  1. cd 1 : « the plow that broke the plains »
  2. a quick one before the eternal worm devours connecticut
  3. bloodhail
  4. the big gloom
  5. hunter
  6. telefony
  7. who would leave their son out in the sun
  8. there is no food
  9. cd 2 : « the future »
  10. waiting for black metal records to come in the mail
  11. holy fucking shit: 40.000
  12. the future
  13. deep, deep
  14. i don’t love
  15. earthmover
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Commentaire

  1. cyrod says:

    ce disque est un chef d’oeuvre.

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