Après deux formidables albums, on attendait encore, intransigeants que nous sommes, que les suisses de Sybreed confirment les espoirs placés en eux.
Qu’on se rassure de suite, le groupe revient avec un album qui affiche clairement ses ambitions : avec maintenant 3 albums sous le bras, Sybreed réalise une véritable OPA sur le genre cyber-métal, enterre la concurrence et la laisse loin derrière coincée dans son bac à sables (y a du boulot Mnemic c’est moi qui vous le dis…).
The Pulse of Awakening ne s’apprivoise pourtant pas facilement et les premières écoutes peuvent décontenancer l’auditeur habitué aux albums précédents. Pas que les changements apportés soient si spectaculaires, mais le groupe gonflé en assurance, propose aujourd’hui des compositions encore plus riches que les précédentes qui demandent d’être écoutées plusieurs fois, et ce d’autant plus que l’album est long (plus d’une heure au compteur).
Au final, la récompense est là, la claque aussi, et non seulement cet album ne déçoit pas mais il vient en plus clôturer une trilogie d’une constance qualitative très impressionnante.
Par où commencer ? D’abord en rassurant les fans du genre, les bases du style Sybreed sont toujours là, ce métal moderne, influencé par Meshuggah, Fear Factory, mais allant aussi chercher dans des influences plus éloignées, comme la new wave (sur le chant) et tapant régulièrement dans les arrangements électroniques proches de l’EBM (influ Front Line Assembly revendiquée).
Les nouveautés de cette cuvée 2009 se distillent avec parcimonie, mais leur importance est considérable. D’abord le chant de Benjamin est encore plus varié qu’auparavant, et les passages agressifs le sont encore plus qu’avant, lorgnant sans complexe vers le black (ce qui n’est pas tellement étonnant en soi lorsqu’on sait que Benjamin est engagé dans plusieurs projets black dont le très prometteur Pavillon Rouge). La richesse et la qualité de ce chant sont essentiels et rendent les compositions à la fois agressives, dynamiques et aussi mélodiques avec ces incursions de chant clair, qui sont terriblement bien amenées et ont le bon goût de ne pas être systématiques contrairement à d’autres groupes (Threat Signal au hasard) : ici ce n’est pas forcément le refrain qui est chanté en clair, cela peut aussi bien être des couplets, un pont, ou que sais-je… La redondance n’est pas de mise, et les compositions ne sombrent jamais dans le mielleux, tout en garantissant une absence de lassitude. On notera aussi quelques passages au vocoder, qui apportent encore une variété bienvenue, heureusement sans être trop présents évitant ainsi le rendu cheap que ce type de voix peut parfois provoquer…
Au-delà des vocaux, les arrangements des morceaux ont atteint un niveau de maturité considérable, d’abord dans la dimension électronique (Rhys Fulber lui-même étant crédité non seulement sur le mix de l’album mais aussi dans les arrangements électroniques qui rappellent justement par moments FLA) qui se trouve distillée sur l’ensemble de l’album et qu’on retrouve très mise en avant sur le très beau « In the Cold Light », sorte de balade à la croisée de la new wave et de l’EBM, tout à fait inédite et parfaitement réussie (mais trop courte comme si le groupe avait eu peur d’être allé trop loin, dommage mais heureusement on retrouve quelque peu l’esprit de ce titre sur le très bon « From Zero to Nothing » qui clôture en douceur l’album sur plus de 9 minutes).
Mais il y a également une nouvelle dimension qui fait son entrée sur cet album, une dimension orchestrale, presque symphonique qui imprègne désormais certains titres. En effet la tenue de l’album assez classique jusqu’à « Killjoy » (malgré un tubesque et superbe « Doomsday Party ») est en effet complètement bousculée avec cette nouvelle donne dès le vitaminé et biennommé « I Am Ultraviolence » ou sur l’excellent « Lucifer Effect » tous cuivres dehors qui rappelle la grandiloquence symphonique d’un Dimmu Borgir.
Ajoutons à cela que les suisses se plient pour la première fois à l’exercice de la reprise avec le « Love Like Blood » de Killing Joke, habillement adouci et modernisé, pour un résultat plus que convaincant.
Voilà des nouveautés parfaitement intégrées à la recette de base de la musique de Sybreed, et qui mis en lumière par une production dantesque mais pas écrasante pour autant, équilibrée dans le mix (on entend même la basse, c’est dire), font de The Pulse of Awakening un vrai bijou de metal moderne très au-dessus du lot de médiocrité dont nous sommes abreuvés dans ce genre… En attendant le Mechanized de Fear Factory en début d’année prochaine, la couronne du genre est désormais incontestablement à aller chercher chez nos voisins suisses. Superbe.
Tracklist :
- nomenklatura
- a.e.o.n.
- doomsday party
- human black box
- killjoy
- i am ultraviolence
- electronegative
- in the cold light
- lucifer effect
- love like blood (killing joke cover)
- meridian a.d.
- from zero to nothing
Tous les ingrédients sont réunis pour m’intéresser (cyber metal, Meshuggah, Front Line, Killing Joke…), la mayonnaise ne prend pas. Je m’ennuie en écoutant cet album qui ne me touche pas le moindre du monde. Le groupe à l’air de faire une sorte d’unanimité, tant pis pour moi si je n’en fais pas partie.
…pardon, mais OPA ça veut dire quoi?
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Encore un coup dans l’eau pour moi.J’ai franchement bien accroché à Slave Design,mais depuis Antarès,j’arrive plus à accrocher.Peut-être que le prochain album me réconciliera avec le groupe.Bref…
Allez,J’attends la
Encore un coup dans l’eau pour moi!
J’accroche plus au groupe depuis Antarès.
Néanmoins,j’attends leur prochaine galette en espérant me reprendre une claque du niveau de celle que j’ai prise avec Slave Design…
Désolé pour le double post inutile!
Non Bernard, tu n’es pas seul ! Moi aussi, j’ai beau essayer mais je n’accroche pas, en fin plus. J’aime beaucoup le premier album mais je trouve la suite trop polissée !? Va savoir
Bienvenue au club sebz ! Je suis exactement dans ton cas.
Mais ça n’enlève rien au talent et à l’honnêteté des ptits gars, bon vent.
« y a du boulot Mnemic c’est moi qui vous le dis »
La remarque pas du tout objective… Car justement, attendons-nous à quelques surprises avec leur prochain opus. J’ai lâché ce groupe avec le départ de Bogballe (dont les capacités vocales sur les 2 premiers albums, soit dit en passant, poutrent 100 fois Benjamin), mais jcrois qu’on risque d’être agréablement surpris en janvier prochain.
Quant à cet album de Sybreed, quelle cruelle déception… Tout y est mièvre, édulcoré, limite has-been sur certains titres comme Doomsday Party… Même la reprise de KJ est foireuse!!! Après des Divine Heresy et Arkaea tout nazes, le dernier Raunchy pas terrible, un Devin Townsend qui part en couilles, et une reformation de FF qui tarde à arriver, l’avenir du Cyber/Indus-Metal (appelez ça comme vous voulez) n’est même plus à entrevoir du coté des Suisses… Putain de dommage.