Deux ans sont passés depuis l’excellent Essence Of Nine, le précédent album de The Flight Of Sleipnir. Constitué d’un binôme ayant fait ses armes au sein des groupes de black metal ricain de seconde zone Acheronian Dirge et Throcult, le groupe est axé sur une vision beaucoup plus éthérée du metal, un mix de folk […]

Deux ans sont passés depuis l’excellent Essence Of Nine, le précédent album de The Flight Of Sleipnir. Constitué d’un binôme ayant fait ses armes au sein des groupes de black metal ricain de seconde zone Acheronian Dirge et Throcult, le groupe est axé sur une vision beaucoup plus éthérée du metal, un mix de folk et de doom plus exactement.

Saga débute pourtant par un Prologue plutôt nerveux et pas vraiment acoustique, où l’on retrouve des vocaux écorchés typiquement black metal. Pas d’inquiétude, la voix claire, planante et paisible (quasi shoegaze), apparait sur le refrain. En ce sens, la musique de The Flight Of Sleipnir navigue davantage sur cet aspect, très Agalloch dans l’esprit. Reaffirmation confirme ça dans un folk mélancolique doté d’une puissance émotionnelle inouïe. Reverence est dans la continuité de celle-ci, plutôt simple dans sa construction, toujours avec ce chant un peu en retrait (tout comme la batterie lorsqu’elle n’est pas carrément absente des débats) et les guitares acoustiques en avant. Une guitare électrique prendra pourtant le relai de manière surprenante à mi-morceau pour un somptueux final épique.

Si The Flight Of Sleipnir montre de belles choses avec son côté acoustique, du côté de l’électrique/heavy aussi ils ont des choses à dire ! Ainsi des titres commes Harrowing Desperation, Judgment ou le fabuleux Demise Carries With It A Song, font la part belle aux riffs plombés quasi stoner et aux vocaux arrachés, le tout toujours avec feeling.

Les morceaux sont assez étendus et à l’intérieur, les atmosphères/textures semblent avoir été travaillées au millimètre près. Pourtant malheureusement la fin de l’album ne possède pas l’aura de sa première partie, mais malgré quelques passages moins inspirés et un peu mollassons (le début de The Mountain, l’instrumental Remission) et une heure de musique au total (ça fait beaucoup !), le songwriting du duo reste tout de même au sommet. Malgré cette conclusion un brin décevante, Saga est un bien joli album, le genre d’album à écouter l’hiver à la lueur d’une bougie.