Corelia – Nostalgia

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Style: metal moderne progressifAnnee de sortie: 2011Label: Autoproduction

Corelia est un nom que j’entendais régulièrement, le groupe étant souvent cité dans le sillage de Periphery. Un groupe de la génération internet également, ils auront publié au compte goutte des vidéos de leurs premières démos, de scènes de répètes ou d’enregistrement, ce qui permit d’avoir un aperçu de leur évolution. Eux-aussi se chargent de la production, et ont enregistré eux-même ce 1er EP pour un résultat digne d’un studio pro.
Pour couronner le lien entre les 2 groupes, le chanteur actuel de Periphery a d’abord passé quelques mois à ce poste chez Corelia avant de les rejoindre et fait une apparition sur le 1er morceau de cet EP. Plus d’un rapprochement possible donc, même si leur musique est sensiblement différente.

Le premier riff de « Treetops » ne laisse planer aucun doute sur l’influence des anglais de Sikth, cela dit ce n’est pas comme si il y avait des centaines de groupes à s’être engouffré dans le sillage des anglais, ces riffs n’étant pas à la portée de n’importe quel musicien. Corelia est doté de 2 guitaristes de talent s’attachant à croiser des lignes complexes, à force de moults palm muttings, tappings, bends et harmoniques sifflantes. Ils parsèment tour à tour de fioritures mélodiques d’une fluidité étonnante leurs morceaux; sur des progressions d’accords tirés du jazz, se croisent lignes graves et aiguës au sein même des riffs.  Corelia s’est trouvé un style et le travaille plutôt que de s’éparpiller, l’album a donc une vraie cohésion, alliance de puissance et de limpidité, une tendance à juxtaposer riffs rythmiques groovy et mélodies frénétiques, avec une tension palpable entre agressivité et sensibilité libérée, dont la polyvalence de la voix est la preuve la plus flagrante.

Corelia possède d’ailleurs un chanteur particulièrement doué, original, prenant, qui maitrise le spectre hurlé avec coffre mais s’aventure surtout dans un chant clair aigu qui peut sonner un peu « cheesy » par moments, Rush ou Queen ne sont pas si loins au fond, ce genre de chant pop grandiloquent des 80s, mais cette fois sur du gros son et alterné avec des growls démoniaques sur structures couplet/refrains inattendues.

D’une technicité évidente, sur des morceaux aux tempi élevés, constamment chargés en information, tous les musiciens rivalisent d’adresse, mais ce serait frivole si les 7 titres que composent ce gros EP n’étaient pas chacun superbes au niveau composition, bourrés de variations comme de feeling, il suffit d’écouter le solo metal de « Glass Faces » comme celui jazz de « Blood petals » pour se convaincre de l’émotion que dégage leur musique, la technicité des musiciens n’est vraiment là qu’au service de cette dernière et passe sans démonstration excessive.

Ce gros EP est pour moi une réussite de bout en bout, certainement un des débuts les plus prometteurs de l’année. Ne reste plus au groupe qu’à trouver un label. J’espère que le passage de leur chanteur chez The Human Abstract sur leur dernière tournée les aidera de ce côté.

http://corelia.bandcamp.com/

jonben

Chroniqueur

jonben

Krakoukass et moi avons décidé de créer Eklektik en 2004 suite à mon installation à Paris, alors que disparaissait le webzine sur le forum duquel nous échangions régulièrement, ayant tous deux un parcours musical proche entre rock et metal, et un goût pour l'ouverture musicale et la découverte perpétuelle de nouveautés. Mes goûts se sont affinés au fil du temps, je suis surtout intéressé par les groupes et styles musicaux les plus actuels, des années 90s à aujourd'hui, avec une pointe de 70s. J'ai profité pendant des années des concerts parisiens et des festivals européens. J'ai joué des années de la guitare dans le groupe Abzalon. Mes styles de prédilection sont metal/hardcore, death technique, sludge/postcore, rock/metal prog, avec des incursions dans le jazz fusion et le funk surtout, depuis une île paumée de Thaïlande. 

jonben a écrit 536 articles sur Eklektik.

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