Désormais réglés comme des métronomes (un album tous les trois ans), les joyeux loustics de Trap Them sont de retour pour déverser ce qu’ils savent faire de mieux: crasse, fureur et haine pure, ce avec un côté plus catchy.

Désormais réglés comme des métronomes (un album tous les trois ans), les joyeux loustics de Trap Them sont de retour pour déverser ce qu’ils savent faire de mieux: crasse, fureur et haine pure, ce avec un côté plus catchy.

N’ayez crainte, les ricains n’ont pas décidé de changer de voie en ajoutant des chœurs pop sur les refrains ! Toujours sur cette habituelle base hardcore/crust/grind/sludge, le groupe livre pourtant des compos plus immédiates, comme par exemple sur le puissant Gift and Gift Unsteady et ses bons vieux relents d’Entombed. Coulé dans un moule particulièrement abrasif comprenant d’omniprésents larsens et un grain grésillant, Blissfucker est une machine de guerre, une bête monstrueuse et déchainée à l’image de son vocaliste Ryan McKenney, toujours là pour cracher sa rage en grumeaux.

Si Darker Handcraft (2011) se distinguait par son aspect compact et claustrophobique, ce Blissfucker signe davantage un retour vers le crust-thrashy des débuts (l’ultra efficace Longrunners), souvent poussé à l’extrême à grands renforts de blasts (Habitland, Former Lining Wide The Walls), voire tout le contraire avec du mid-tempo groovy (le sludge Bad Nones ou encore Sanitations et son riffing pas loin d’un Satyricon) avec parfois une touche chaotico-Converge pas déplaisante (Salted Crypts). En parlant de ces derniers, on ne s’étonnera pas de retrouver un certain Kurt Ballou derrière la table de mixage.

Blissfucker est en gros un conglomérat bien poisseux de tout ce que l’on connaissait de Trap Them jusqu’alors: une fiesta au riff tranchant, celui qui cisaille les oreilles, et à l’exécration la plus primaire. De quoi faire rester le groupe dans le haut du panier (ou plutôt de la panière de linge sale) des groupes méchants actuels.