Une chose est certaine : avec un nom pareil, nos cinq amis australiens de I Killed the Prom Queen ne pouvaient que pratiquer du metalcore. Même si ce courant musical arrive sérieusement à saturation, il est encore possible de dénicher quelques bonnes sorties, et je dois avouer que ce « Music for the recently deceased » en fait partie.
Après avoir tourné avec des groupes tels que Silverstein, The Haunted, Exodus, Soilwork, Fear Factory et Alexisonfire, le groupe jouit déjà d’une notoriété scénique grandissante, et risque bien de mettre pas mal de monde d’accord avec son premier album enregistré sous la direction de Fredrik Nordstorm et Patrik J. Sten (At The Gates, In Flames, Soilwork).
Cet album fait suite à deux EP (« Choose to love, live or die » et « You past comes back to haunt you »), ainsi qu’à un split CD réalisé avec leurs compatriotes de Parkway Drive, mais voit aussi l’arrivée de Edward Butcher (ex-The Hunt for Ida Wave) au chant, remplaçant Michael Crafter – qui a quitté le groupe pour divergences musicales, et chante actuellement dans le groupe Carpathian –.
Comme il s’agit de la première production du combo que j’écoute, il me sera donc difficile de comparer les deux chanteurs, mais autant vous dire que le petit dernier se débrouille sacrément bien et arrive à gérer les différentes variantes vocales entre le chant hurlé, les passages death, et les growls sans aucun problème et, je dirai même, avec une certaine facilité. Quant au chant clair, il est assuré par un des guitaristes et reste très banal, car même s’il est bien exécuté, il n’en reste pas moins LE point faible majeur de cet album, en ce qui me concerne. J’ai la désagréable sensation que les voix claires sont là parce qu’il fallait les mettre et que c’est comme ça qu’il faut faire pour plaire au public maintenant … C’est bien dommage, car même si les passages clairs ne sont pas présents sur tous les morceaux – cinq sur un total de onze –, c’est lors de leur apparition que les compositions semblent prendre un certain « coup de mou » et tombent dans une certaine facilité qui sent bon le pompage et le pompeux …
Heureusement, ce n’est pas le cas pour tous les passages en chant clair, car certains (comme sur l’excellent « Slain upon my faithful sword » – qui d’ailleurs se termine par quelques notes pianotées par Fredrik Nordstorm –, ou encore sur le démoniaque « Sleepless nights and city lights ») collent tout à fait au morceau, à sa progression structurelle et arrivent au bon moment. C’est juste que sur d’autres tentatives de variations mélodiques (principalement sur « Say Goodbye », « Your shirt will look better with a Columbian neck-tie », et « The deepest sleep ») on se demande pourquoi ils sont venus nous coller ça là, si ce n’est pour avoir quelques singles potentiels sous le bras. Sans vouloir trop en rajouter, c’est honnêtement la sensation que j’ai lorsque j’écoute ces trois titres. Maintenant, comme chacun perçoit et ressent la musique différemment, il n’est pas impossible que ces trois mêmes morceaux soient les meilleurs pour d’autres personnes – l’éternelle question des goûts et des couleurs –, donc à vous de voir, car il s’agit là de mon avis personnel …
Pour ce qui est du reste, attendez vous à des compositions sacrément bien pensées, tant sur le plan rythmique qu’au niveau des riffs, et franchement très bien exécutées. On sent que nos bonshommes maîtrisent leurs instruments et ont déjà quelques kilomètres au compteur. Les guitares balancent leurs riffs diaboliques, oscillant entre lourdeur et détresse, lorgnant même vers le heavy metal lors de quelques passages, alors que la section rythmique ne cesse de nous en coller plein les oreilles à grands coups de blasts, d’accélérations furieuses, et de breaks à se casser les dents !
Les plans se suivent et ne se ressemblent pas, mais sans jamais perdre l’auditeur, car chaque morceau évolue à sa façon, toujours en partant d’une structure de base et en se tordant en diverses variations rythmiques autour de cette dernière. Quelques solos viennent éclaircir les compositions ça et là – sans jamais en faire des caisses et/ou tomber dans la démonstration de style –, mais à très petites doses et judicieusement placées.
A l’écoute de cet album, le rapprochement avec des albums tels que « Frail word collapse » d’As I Lay Dying, voire « Suicide notes & butterfly kisses » d’Atreyu par moments, ou encore des groupes tels que Norma Jean, Dead To Fall, Mendeed, Darkest Hour et As We Fight est indéniable, mais le résultat vaut franchement le détour pour les amateurs du genre.
L’album se termine sur un titre instrumental très aérien qui donnera l’impression à l’auditeur de survoler un champ de bataille, tant la déflagration des titres précédents aura été puissante et dévastatrice.
Cet album est donc une très bonne surprise au final, et même s’il ne révolutionne pas le genre, il a au moins l’avantage de posséder un bon nombre de très bonnes compositions (« Sharks in your mouth », « €666 », « Bet it all on black », « Headfirst from hangman’s noose », « Slain upon my faithful sword », « Like nails to a casket ») qui envoient sec et sont sacrément bien construites.
Pas de quoi sauter au plafond ou crier au génie, mais assez bien foutu pour passer un bon moment et se chauffer les cervicales.
- sharks in your mouth
- say goodbye
- €666
- your shirt will look better with a columbian neck-tie
- the deepest sleep
- bet it all on black
- headfirst from hangman’s noose
- sleepless nights and city lights
- slain upon my faithful sword
- like nails to a casket
- there will be no violins when you die (instrumental)
je trouve que c’est une grosse blague ce groupe
des compos banales et plates au possibles mais la prod est tellement monstrueuse que ca a l’air ultra bourrin alors qu’en fait….c’est juste nul
ben d’ailleurs il semblerait qu’ils aient splitté il y a quelques temps …