Ils ont beau porter un nom bien de chez nous, les quatre gaillards d’Eglise viennent de Copenhague. Repérés l’an dernier avec un premier album éponyme, les jeunes danois ont fait leur retour en 2017 avec trois sorties simultanées: un single (Paths), un EP (Burial) et donc The Past, second long-format qui nous intéresse aujourd’hui.
Si vous recherchiez le calme et le recueillement habituels d’un de ces édifices, ce n’est pas dans cette Eglise-là que vous trouverez ça ! Car le groupe danois envoie quelque chose ! A la lisière du hardcore chaotique et du post-metal bien pesant, The Path nous propose huit nouveaux titres d’une sauvagerie assez inouïe. Dès « Consumed », on se prend de plein fouet une décharge ultra puissante menée par un vocaliste possédé, aux cris aigus à la limite de la rupture de cordes vocales. La rythmique est d’emblée furieuse, tous nerfs dehors mais possède un ralentissement final du meilleur effet, un peu comme si la folie de Converge rencontrait le poids d’Unfold.
La suite est sous les mêmes auspices, souvent suffocants avec des variations de vitesse ultra bien gérées (le Botchien « Eulogy », « Famine » et son excellent break), et un côté malsain lancinant proposé via des breaks hantés (« Mina ») entraînant claustrophobie et paranoïa. Un inconfort complété par l’aspect cru de la production, blindée de larsens et de grésillements (le douloureux final « The End »).
Bref, pas une mais trois nouvelles briques viennent d’être ajoutées à la construction de la bâtisse Eglise (l’EP et le single, qui auraient d’ailleurs pu compléter cet album, valent aussi le détour). Une jeune formation revisitant avec hargne le hardcore chaotique, genre habillé pour l’occasion d’un élégant costume noir. Allez, ne restez donc pas sur son parvis, vous êtes cordialement invités à assister à la cérémonie funéraire !
- Consumed
- Eulogy
- Locust
- Mina
- Famine
- I Am
- Jars
- The End